Il m’arrive
parfois de vouloir me reposer temporairement et même définitivement. Je
conviens que c’est une grande illusion. Je m’empresse d’éloigner cette envie
folle d’un repos éternel. Je vais entrer bientôt dans le quatrième âge. Est-ce
dire que les expériences de vie sont comme les piles qu’on nous demande de
changer à chaque fois qu’on avance ou on recule l’heure?
Être de plus
en plus soi-même est un processus sans fin. Impossible d’affirmer à moins de se
moquer que j’ai atteint l’état de totalité. À me voir aller chaque jour à
m’alimenter, à dormir, à respirer et à jadis me reproduire, force est de
constater que ces besoins physiologiques sont incontournables. Je reconnais
dans ces besoins toute la dimension animale de mon être. Veiller sur ma santé
et sur mes biens fait partie de l’angoisse sécuritaire de tout être. Inutile de
s’attarder sur cette évidence.
Vous brûlez
d’envie de me parler de mon besoin d’amour, d’amitié, de vie familiale. Oui, je
conviens que cela fait partie de mon identité en tant qu’espèce revendiquant
une bonne dose d’humanité. Vous auriez pu aussi souligner mon besoin d’estime,
de respect et de confiance de soi. Je n’insisterai pas assez sur ce qui relève
de la créativité, de l’agir humain, de la vie intérieure.
Si on parle
de bonheur, je me dois d’aller dans des zones personnelles. Je ne bois plus à
ces eaux religieuses, sources de tant de conflits et de discorde au cours des
siècles. Je me dois d’aligner mon être dans la verticalité et non plus dans
cette horizontalité où on cherche une pseudo-sécurité dans les faits, gestes et
croyances grégaires.
Si nous
allons découvrir un peu plus l’origine de notre petite planète grâce à
l’exploration de la planète naine Cérès, je me dois d’oublier ces idées
obscurantistes que l’origine de notre planète est la création d’un quelconque
dieu. Je suis donc laissé à moi-même et j’en suis fort aise.
M’occuper de
mon propre développement, développer une plus grande individuation, voilà la
tâche sublime de tout bipède humain. Laissons aux autres le futile débat sur
l’existence ou non de Dieu et occupons-nous de cultiver notre propre jardin. Ah,
Voltaire, comme tu me manques!
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