lundi 29 décembre 2014

Devenir zen : mission possible


J’écris le mot « possible »  dans mon titre et le doute me gagne déjà sur le choix de ce vocable. Ce mot me cause déjà du stress. Il ne me sera pas facile de vous convaincre, je le sens dans tout mon être. Quoiqu’en passant l’aspirateur ce matin, je constate avec étonnement que ma chatte Capucine peut dormir tranquillement, à peine les oreilles pointées vers le boyau tonitruant, pendant que je contourne sa chaise. J’ai bien écrit sa chaise et son coussin douillet puisque tout lui appartient dans la maison.

J’ai toujours cru qu’il fallait se retirer du monde pour atteindre un certain degré de zénité. Pourtant à une certaine époque lointaine, mon idéal de jeunesse m’avait poussé dans cette direction. Hélas, je n’avais jamais été si stressé. Cela se comprend. Quand on prend une fausse direction et qu’on ne sait plus où on se trouve et où on va, le stress est à son comble.

Un contact Facebook m’a envoyé dernièrement une petite vidéo montrant un ermite  qui faisait son taïchi dans le désert. Un petit chien arrive avec sa boule dans la gueule et veut que l’ermite  la lance au loin afin qu’il la ramène. Un jeu tout à fait mignon, n’est-ce pas? L’ermite  dérangé dans sa routine par cet intrus lance la balle dans un précipice. Le chien tentant d’attraper la balle plonge dans ce vide fatal. Plein de remords, l’ermite s’avance vers le gouffre imprudemment et plonge à son tour vers le petit chien inconscient. La fin heureuse est que tous les deux se retrouvent vivants et pendant que l’ermite  lui la lance sa balle, ce dernier continue à faire son taïchi.


Cette histoire mignonne me fit comprendre que la zénité était un état d’esprit, quelque chose en dedans de nous qui fait que la paix s’installe malgré les bruits de notre civilisation. Ma chatte Capucine ronronnant sur mes genoux devient mon modèle à suivre. Elle ignore tout simplement toutes les causes du stress qu’un questionnaire de la Fondation du Cœur m’a fait découvrir. Mes réponses indiquent que je suis un sujet à risque. La féline zénitude  me fait entrevoir ce qui pourrait devenir mon humaine plénitude.

vendredi 26 décembre 2014

Apparence ou réalité

Il y a de ces jours où j’aimerais me réfugier dans le fond d’une caverne loin de tous les drames qui déchirent ma planète. Je me sens tellement impuissant, incapable d’agir sinon de laisser surgir en moi un cri de révolte. Que faire pour décolérer, pour apporter un peu plus de sérénité dans cet être meurtri?

J’ai beau chercher la vérité qui illumine mon existence, force est de constater que je vis dans un monde où la désinformation règne en maîtresse. Un bruit sourd se fait entendre constamment, le bruit des demi-vérités, des jugements hâtifs, des opinions non fondées, des murmures discordants des médias sociaux, etc.

Lors de mes études en philosophe dans une autre vie, j’ai toujours été fasciné par le fameux mythe de la caverne de Platon. Prisonniers dans une caverne, le seul contact avec l’extérieur était ces ombres que les hommes voyaient surgir sur les parois. Pour eux, tout ce qu’il voyait était la vérité. Ils ne connaissaient pas autre chose.

Dans ce monde d'aujourd’hui, ce que je vois et j’entends tous les jours est le pâle reflet de la réalité, j’en suis convaincu. La réverbération de toutes ces voix sur les parois de mon être m’éloigne très certainement de la réalité. Je me méfie des murmures et des bruits assourdissants qui ne font qu’amplifier le mensonge dans lequel mon humanité baigne.

Cela revient à dire que je suis laissé à moi-même dans ma propre quête. Je dois me taire et réfléchir. Chercher moi-même mes propres réponses au lieu d’être à la merci des propos loufoques d’un autre bipède sans plumes. Ce n’est pas dans le bourdonnement des tweets et des likes que je trouverai ma vérité.


Une petite voix s’éleva en moi pour me dire que je devrais me rappeler qu’il faut faire de l’exercice, bien manger, boire une petite coupe de vin rouge à l’occasion, chérir mes êtres chers. Je réalisai alors que le brou ha ha extérieur ne devrait pas venir ternir mon existence, que le plus important était de ne pas oublier d'arroser mes plantes et surtout de me souvenir que j’avais jadis épilogué sur la zénitude.