Vous allez me dire que
c’est une évidence. Vous avez raison, mais il est bon de s’attarder un peu sur
ce que cela signifie. Peu importe ce que nous faisons, tout nous revient d’une
façon ou d’une autre. On a beau vivre
dans une collectivité, il n’en reste pas moins qu’on est toujours seul avec
soi-même. Il y a bien ces périodes d’ennui ou d’isolement où on a l’impression
qu’une partie de notre vie nous manque et cela nous amène à vouloir nous
réconcilier avec la vie et on ne sait pas comment faire.
On est n’est pas à l’abri
du doute. On a l’impression ou la certitude que notre vie n’est pas pleine,
qu’elle pourrait être encore plus pleine. Probablement c’est ce qui caractérise
notre finitude, ce besoin de se projeter même si on ne sait pas ce que serait
la plénitude de notre vie. Si on vit un manque, une impression que notre
assiette n’est pas pleine, vous allez me suggérer de changer d’attitude, de
jeter un regard différent, de revoir mes principes, de sortir des sentiers
battus, de sortir de ma routine, bref d’être créatif, d’avoir du mouvement.
Comme vous avez raison.
Il est vrai que la
routine permet de ne pas dépenser trop d’énergie, de vouloir la paix, mais la
vie peut devenir plate à cause de ce manque de créativité. La conscience
caractérise l’humain que je suis. Si je regarde autrement, si je m’élève, il se
peut que je perde l’illusion de manquer ma vie. Admettons que j’accepte qu’il
est normal pour un être humain de ne pas être correct. Cette attitude m’enlève
beaucoup d’anxiété et c’est déjà beaucoup. Il faut trouver une manière d’avoir
du plaisir. Il est évident qu’on se crée des limites, un plafond. On se sent
alors vulnérable. Alors, il faut briser ses limites pour faire disparaître
l’anxiété.
Quoique l’anxiété nous
atteint sournoisement, car nous vivons à une époque où toutes les tragédies
humaines, les catastrophes nous sont communiquées en temps réel. Même si on est
loin des médias sociaux, il y a toujours une personne pour nous demander si on
est au courant de ceci ou de cela. En lisant La servante écarlate ou en
regardant cette série télévisée comment voulez-vous ne pas avoir des rêves qui
virent au cauchemar.
Il faut dire que
l’actualité nous sert bien des drames. Même si je m’étends sur le fait qu’on
est seul avec soi-même, on est un être social. On ne peut ignorer l’autre. Et
puis, il y a cette nature qu’on peut admirer du moins ce qui en reste.