samedi 10 septembre 2016

Se réinventer et aimer la vie

Ce matin, en me réveillant je me suis demandé qui je suis. Suis-je la personne définie par ce qu’elle a fait? Et si c’est du passé, la question demeure entière, qui suis-je maintenant? Pourquoi cette question existentielle en ce matin pluvieux? C’est que j’ai reçu dernièrement les confidences d’un collègue retraité qui m’a avoué être tombé littéralement en dépression pendant deux ans après avoir quitté l’enseignement. Alors que plusieurs vivent ces deux premières années d’une façon quasi euphorique, tel ne fut pas le cas pour cet homme. Cela mérite une réflexion de ma part.

Je ne vous apprendrai rien en écrivant que l’être humain est beaucoup plus que ce qu’il a fait ou fait au travail. Je connais quelqu’un qui est ingénieur et qui est en même temps un excellent pianiste. La retraite force la personne à se réinventer, à trouver en soi-même ses ressources qui vont remplir l’espace laissé libre.

Prendre le temps de vivre, car la vie qu’on a est ce qui est le plus précieux. On l’oublie et l’on perd un temps précieux à ne pas vivre comme on devrait vivre. Cette course effrénée vers les biens de consommation nous bouffe un temps précieux, celui d’avoir le temps de vivre.

Je me demande souvent où trouver le bonheur. Une petite voix me dit de chercher à l’intérieur de moi-même. Cette course à l’avoir nous empêche d’être. Souvent, c’est dans la sobriété qu’on retrouve l’essentiel : vivre tout simplement.


Parfois, il m’arrive de me rappeler comment mon enfance et mon adolescence étaient sous le signe d’une certaine pauvreté qui ne m’empêchait pas d’être heureux. Le temps passe et bientôt je ne serai qu’un vague souvenir pour ceux et celles qui ont été dans ma vie. Il me faut réinventer l’art de vivre ces dernières années en aimant tout simplement la vie.