mardi 15 février 2022

Denis, mon frère

 


Toi parti pour un monde inconnu

Un au-delà mystérieux irréel intemporel

En ce jour où l’amour est célébré

Ce Saint-Valentin du quatorze février

 

Un frère généreux et d’une grande bonté

Toujours prêt à faire rayonner la joie et l’amour

Revenant des USA les bras remplis de cadeaux

Qui faisaient la joie de ses jeunes frères et sœurs

 

La cruelle maladie t’aura vaincu terrassé

Toi le travailleur vaillant et acharné

Où la forêt n’avait plus de secret

Où la sueur ne ralentissait pas ton ardeur

 

Aujourd’hui rien n’empêche mes larmes de couler

Incapable de te rendre un dernier hommage en personne

Seul ces quelques vers jetés en direction de ton lointain repos

Consoleront bien peu le frère dans toute sa détresse

 

Resteront les souvenirs hélas évanescents

Resteront des images furtives

Resteront finalement une lueur

Que les ténèbres ne pourront assombrir

 


samedi 8 janvier 2022

Cet énigmatique verset 22

 


Qui donc le fera revenir pour qu’il voie ce qui sera après lui ? Au milieu de la nuit sans étoiles dans le ciel défila dans ma tête ce verset 22 de l’Ecclésiaste. Après tous ces palabres qu’on entend sur les catastrophes présentes et à venir à cause de l’incurie humaine, je me plongeai dans une ténébreuse réflexion sur ce verset. Si la bête humaine avide de croissance, avide de biens matériels, avide de rendements boursiers pouvait revenir dans un siècle pour constater comment il a laissé sa planète, sa demeure terrestre se détériorer à ce point, comment pourrait-elle permettre à l’humble mortel que je suis de se rendormir après un tel constat nocturne.

Bon, je vous entends me dire de rêver autrement, de mettre en pratique le contenu de mon dernier écrit où il était question de se redéfinir, de reprogrammer les dernières années de ma terrestre vie. Et vous avez raison. Comment puis-je dans la solitude de ma chaumière changer la trajectoire du devenir humain, d’humaniser ces êtres sombres et sans âmes qui sèment le chaos sur notre pauvre, petite et belle planète bleue.


Il y a cependant une lueur d’espoir. Vous qui me lisez en ce moment vous êtes et je suis dans cette merveilleuse odyssée qu’on appelle la vieillesse. Et si je changeais mon regard sur cette période exaltante de ma vie et de la vôtre. Ne sommes-nous pas l’avant-garde éclairée de la société. Nous avons connu le vieux monde plein de restrictions. Nous avons vu et été témoin de la bêtise humaine qui perdure encore aujourd’hui. Par exemple, ces milliards investis dans la machine de guerre au lieu de s’attaquer à la pauvreté, à la sécheresse, etc.

C’est vrai que notre corps ne répond plus comme avant, mais l’essentiel est que la tête reste efficace. Ouais, vous allez me dire qu’il y a des gens qu’on connaît qui ne sont que dans leur corps et non dans leur tête. Vous avez raison, mais la majorité peut encore créer, inventer, sortir des choses convenues et des idées toutes faites. Nous avons le droit de revendiquer notre place dans cette société qui déifie la jeunesse. Comment peut-on rester jeune éternellement?

Bref, si je sors de cette nuit indemne, j’aurai le sentiment de ne plus avoir d’âge, de n’avoir à rendre compte qu’à moi-même de défier le cycle de la vie. Cependant je n’ai pas cette illusion que je serai là dans cent ans pour voir dans quel état les bipèdes humains auront laissé la planète, la seule qu’on croit habitable pour le moment.



 

mercredi 27 octobre 2021

Rêver à l’impossible

 


Au milieu de la nuit où le sommeil tardait à venir endormir l’être parfois torturé que je suis, une question existentielle est venue trottiner dans ma tête. Est-ce possible d’avoir encore des rêves à un âge avancé? Nous avons derrière nous l’enfance, l’adolescence et dans le monde adulte une carrière et finalement la retraite. On se retire de quoi au juste?

En prenant mon café ce matin, cette question me trottait encore dans la tête. Se retirer? Retraiter? Ces verbes me donnent froid au dos et me plongent dans un questionnement inquiétant. Est-ce que le rêve est encore possible? Est-ce que l’impossible peut devenir possible? Est-il possible de vivre le meilleur de notre vie encore aujourd’hui?

Voilà un questionnement qui ébranle mon monde intérieur, moi qui pensais faire une toute petite marche simple dans la nature georgienne. Ne me dites pas que je vais être obligé de faire une réelle transformation de mon monde intérieur pour entrevoir une réalité autre qui tuerait l’impossibilité de rêver.

En fait la question est de savoir si on peut encore se réinventer à ce moment-ci de notre vie, de notre âge assez avancé. Oublions la possibilité de changer d’apparence quoique dernièrement j’ai changé ma coupe de cheveux ce qui a fait parler. Non, il n’est pas question de partir à l’autre bout du monde surtout en cette époque troublée. Tout laisser tomber? Je me demande bien ce que je laisserais tomber. Il y a bien des morceaux de mon corps qui tombe sans me le demander.

Confucius est venu me rappeler qu’on a deux vies et que la deuxième commence le jour où on réalise qu’on en a juste une. Cela m’apprend que cette vie unique qui m’appartient me permet encore de me réinventer, de prendre le temps de vivre, de se recréer intérieurement, de s’émerveiller et d’aimer les êtres qui sont dans notre vie. Bref, pour conclure ce texte un peu simpliste, je l’avoue, on a toutes les ressources en nous pour nous réinventer et faire possibles nos rêves.

dimanche 31 janvier 2021

Le temps qu’il nous reste

 


Jamais je n’aurais pensé vivre une expérience aussi radicale comme vous toutes et tous d’ailleurs. Au début, on pense que cela sera éphémère, mais on se rend vite compte qu’il n’en sera pas ainsi. Alors on vit le deuil de nos petites habitudes. On vit toutes et tous un sentiment d’impuissance. Et puis le temps fait son œuvre.

On n’a pas le choix de changer notre regard et de voir la vie, le futur autrement. On se rend compte de ce qui est important et de ce qui l’était moins et auquel on attachait de l’importance. Le présent et l’avenir comptent davantage maintenant.

Il y a des leçons à tirer de ces moments incertains que nous vivons. On réalise que l’être humain est ce qui est vraiment de la plus haute importance. Nous vivons au même diapason que tous les êtres qui composent notre planète bleue. Cette planète qu’on violente trop et qui nous rappelle par ses cataclysmes qu’elle existe et qu’il faut y prêter attention.

Qu’en sera-t-il de nos rapports humains? Je crois que nous développons une plus grande empathie les uns envers les autres. Que chaque être humain compte vraiment et qu’une plus grande solidarité s’installe entre nous. On est plus attentif à ce que vit l’autre. Le confinement nous apprend qu’on peut se passer du superflu, de l’inutile qu’on croyait utile.


Une quête de profondeur s’installe en nous. On n’a pas le choix de s’interroger, de se remettre en question, de douter de nos certitudes antérieures, de voir différemment la vie, les êtres, la nature. Bref, cette pandémie nous aura transformés. Elle nous aura sorti de notre zone de confort. C’est l’avènement d’un nouveau monde, d’une nouvelle manière de vivre, de devenir plus zen.

jeudi 5 mars 2020

Être seul avec soi-même


Vous allez me dire que c’est une évidence. Vous avez raison, mais il est bon de s’attarder un peu sur ce que cela signifie. Peu importe ce que nous faisons, tout nous revient d’une façon ou d’une autre.  On a beau vivre dans une collectivité, il n’en reste pas moins qu’on est toujours seul avec soi-même. Il y a bien ces périodes d’ennui ou d’isolement où on a l’impression qu’une partie de notre vie nous manque et cela nous amène à vouloir nous réconcilier avec la vie et on ne sait pas comment faire.

On est n’est pas à l’abri du doute. On a l’impression ou la certitude que notre vie n’est pas pleine, qu’elle pourrait être encore plus pleine. Probablement c’est ce qui caractérise notre finitude, ce besoin de se projeter même si on ne sait pas ce que serait la plénitude de notre vie. Si on vit un manque, une impression que notre assiette n’est pas pleine, vous allez me suggérer de changer d’attitude, de jeter un regard différent, de revoir mes principes, de sortir des sentiers battus, de sortir de ma routine, bref d’être créatif, d’avoir du mouvement. Comme vous avez raison.

Il est vrai que la routine permet de ne pas dépenser trop d’énergie, de vouloir la paix, mais la vie peut devenir plate à cause de ce manque de créativité. La conscience caractérise l’humain que je suis. Si je regarde autrement, si je m’élève, il se peut que je perde l’illusion de manquer ma vie. Admettons que j’accepte qu’il est normal pour un être humain de ne pas être correct. Cette attitude m’enlève beaucoup d’anxiété et c’est déjà beaucoup. Il faut trouver une manière d’avoir du plaisir. Il est évident qu’on se crée des limites, un plafond. On se sent alors vulnérable. Alors, il faut briser ses limites pour faire disparaître l’anxiété.

Quoique l’anxiété nous atteint sournoisement, car nous vivons à une époque où toutes les tragédies humaines, les catastrophes nous sont communiquées en temps réel. Même si on est loin des médias sociaux, il y a toujours une personne pour nous demander si on est au courant de ceci ou de cela. En lisant La servante écarlate ou en regardant cette série télévisée comment voulez-vous ne pas avoir des rêves qui virent au cauchemar.

Il faut dire que l’actualité nous sert bien des drames. Même si je m’étends sur le fait qu’on est seul avec soi-même, on est un être social. On ne peut ignorer l’autre. Et puis, il y a cette nature qu’on peut admirer du moins ce qui en reste.

mardi 15 octobre 2019

Célébrer la vie


On me demande dans mes futurs écrits de célébrer la vie plutôt que de m’apitoyer sur notre condition humaine. On me dit : « Jacques, tu as déjà trop écrit sur la vieillesse et ses malheurs multiples, sur la mort inévitable, sur la finitude de l’être humain et moult autres sujets qui portent le bipède sans plumes à vouloir disparaître à tout jamais de la surface de la terre. »

Bon, relevons le défi de célébrer la vie. Par où commencer? Tiens, l’économie. Ah bon, on n’aura jamais notre pleine indexation, on s’appauvrit de plus en plus et nous ramasser dans un centre d’hébergement va nous coûter la peau des fesses. Tu t’écartes, mon Jacques. Tu dois célébrer la vie. Ah oui, 1 % détient toute la richesse. Les pauvres deviennent de plus en plus pauvres. Les Amazon, Facebook, Google, Apple contrôlent nos vies et savent ce qu’on aime manger, où voyager, où s’habiller, etc. De plus notre pauvre Desjardins se fait voler nos données identitaires par milliers. Tu t’écartes, mon Jacques. Tu veux que je louange le règne de l’auto, le transport du pétrole par trains ou pipelines?

Bon, essayons de trouver une fissure à quelque part où je pourrais célébrer la vie. Ah la politique… Au moment où j’écris ces lignes il y a dans ma Beauce natale un candidat climato-sceptique, anti-immigration, contre la gestion de l’offre, etc. Et les autres? Paroles, paroles, paroles me chanterait Dalida.

Allons du côté de nos viscères pour louanger la vie. On ne sait plus quoi manger, Fruits et légumes sont suspects à cause des pesticides. Nous devons laisser tremper nos raisins au cas où… La viande? Voulez-vous nous faire harceler par les véganes et les végétaliens. Et ces animaux qu’on ne laisse plus brouter en paix.

Au plus profond de toi-même, tu ne veux pas célébrer la vie n’est-ce pas? Oui, oui, je veux célébrer la vie même si l’art de s’épanouir dans un monde incertain est difficile. Pour célébrer dignement la vie, il faut avoir trouvé un sens à la vie. Aujourd’hui, on s’inquiète sur la l’avenir de la planète. On entend dire que des jeunes ne veulent plus mettre des enfants au monde, car la capacité de notre planète à nous nourrir a atteint ses limites.

Il faudra dans un autre article que je retrouve la route du sens, cette fameuse route qui me conduira à célébrer la vie.

mercredi 3 juillet 2019

Vieillir en sagesse

Encore une fois, je sors de mon lit en me disant que chaque lever me rapproche de la ligne finale fatidique. Vous allez penser que je vais encore écrire sur un sujet qui déprime et croire que ma vie de septuagénaire est d’une tristesse absolue. Absolument pas! Bien au contraire, malgré le fait que je ne puis nier ma courte promenade terrestre, le fait de se donner de la perspective et surtout de relativiser me permet d’inventer des façons de vieillir qui soient toutes nouvelles.

Alors oublions que chacune de mes respirations me rapprochent de la mort. Constatons que la destinée humaine a été et est toujours au centre de mes questionnements existentiels. Est-ce que le fait de vieillir empêche de trouver la vie intéressante?

Quand je regarde ma place dans l’univers et que je mesure avec modestie cette place, je m’étonne et je réalise la chance que j’ai d’être encore en vie et surtout d’arrêter d’avoir peur de vieillir, car c’est la seule façon de rester en vie. Le déclin physique et mental guette tout le monde. Je ne peux y échapper. Dans le mot vieillir, il y a le mot vie.

Célébrer la vie chaque jour, pourquoi pas! Je me convaincs chaque jour de l’importance de faire le ménage dans mes mémoires surtout celles qui empestent mon existence. Je connais trop de personnes qui pleurent ad nauseam une séparation, la mort d’une personne, etc. Réaliser que la personne la plus importante est soi-même et que rien qui nous arrive n’est le fruit du hasard. Dans tout, il y a quelque chose à comprendre.

C’est un cliché d’affirmer que je viens au monde seul et que je vais quitter ce monde seul, mais comme il est véridique.