vendredi 21 mars 2025

Stabat Jacobus

 


Au pied de quelle croix

Devrais-je m’écraser ?

 

Cet Afrique asséché

Par tant d’indifférence

Internationale

Laissé en décrépitude

Comme son peuple agonisant

Troué par des clans tribaux

Opportunistes et sanguinaires

 

Cette Palestine

Qui revendique en vain

À devenir un État

Qui se fait voler

Son territoire

Par un voisin conquérant

 

Ces États-Unis aveuglés par la grandeur

Obsédés  par l’argent

Et par la domination

Imposant son ombre

Sur toute la planète

Convoitant plus de terres

Au nom de la grandeur

Et de l’irrespect

Où seuls les dollars comptent

 

L’européenne tourmentée

Pansant les cicatrices

D’un passé de guerres

Fratricides

Divisée et timorée

Nostalgique d’un passé

Colonial

Enlisée et endettée

Qui peine à s’en sortir

 

La mienne qui m’écrase

De plus en plus chaque jour

Me donnant des nuits

D’insomnie

Écrasé par l’impuissance

Ne voyant aucune

Résurrection possible

Trop profondément crucifié

Par les clous inhumains

Des êtres de mon deuxième

Millénaire

 

À quand une résurrection

Possible comme le Nazaréen

Où sur une haute montagne

Je pourrais me réfugier

Dans l’espérance

D’un monde sans guerre

Où la paix et le respect

Et l’amour

Seront au rendez-vous

1 commentaire:

  1. Ce poème s'inscrit dans une longue réflexion du poète sur notre monde pas tout à fait sain et drôlement malade. Je cite cet extrait de la présentation de son essai "Coup d'oeil sur le monde" qui rassemblait 140 textes échelonnés sur des dizaines d'années : "L’essentiel de son œuvre poétique est une réflexion sur la bêtise et l’inconscience de la « bête humaine ». Sa poésie solidement ancrée dans le réel ne se gêne pas pour bousculer les lieux communs, les faux-fuyants et dérapages de notre monde.
    Outre la poésie, son œuvre en prose reprend substantiellement les mêmes thèmes exploités dans ses poèmes. De façon plus directe et critique, mon frère en vrai chien de garde attaque tout ce qui cloche dans notre drôle de monde. Son cheval de bataille est l’injustice et la déshumanisation de ses semblables. "
    Don Quichotte ou Voltaire ? Peu importe, ce type de réflexion s'avère une nécessité absolue pour débusquer tous ces mensonges et la perte de tout jugement critique. Éveilleur de conscience, voilà ce que tu es intrinsèquement ! Surtout, ne baisse jamais la garde !

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