Je me suis réveillé, ce matin, avec l’étrange
sensation que dans un passé très lointain j’étais un chimpanzé. J’étais tanné
de vivre dans le haut des arbres à courir après des fruits et d’avoir à
protéger mon territoire et ma progéniture. C’est ainsi qu’après des milliers
d’années, je suis devenu le bipède que je suis. Évidemment mon corps s’est
transformé. Je ne suis plus le Cro-Magnon de jadis vivant dans le Périgord. Je
ne suis plus le chasseur-cueilleur qui bouffait totalement tout son temps pour
survivre. Je suis censé être maintenant un civilisé vivant dans le Nord des
Amériques parce que mes ancêtres européens ont traversé l’Atlantique et se sont
imaginé avoir fait une grande découverte. Imaginez! Ils se croyaient aux Indes.
Comment en arriver dans la jeune vingtaine à devenir
un Jésuite? Eh bien l`être humain pour dominer et éteindre son emprise sur
d’autres congénères a inventé des mythologies comme les religions, les systèmes
politiques, les idéologies de toutes sortes, etc. Pensant bien faire de ma vie,
j’ai bu de cette eau sans me poser de question. C’est ainsi que j’ai fait le vœu
de pauvreté alors que les jésuites étaient propriétaires de collèges, des
terres, des donations de toutes sortes. J’ai fait le vœu de chasteté sans trop
comprendre pourquoi je devais renoncer à l’évidente réalité d’être un être
sexué. L’obéissance? Quelle arme de sujétion!
Dans ma cellule à Saint-Jérôme où je devais méditer
plus d’une heure chaque matin, j’aurais dû comprendre que ce Dieu que je priais
ne me donnerait jamais de réponses. Je ne suis pas le seul à supposer qu’il a
été créé par des bipèdes comme moi pour combler leur solitude ou leur angoisse
existentielle. J’aurais dû comprendre que les milliers d’années qui précèdent
mon ère chrétienne, les humains avaient inventé d’autres manières de combler
leur solitude ou leur besoin de solidarité dans quelques mythologies qui leur
faisaient du bien.
Comme plusieurs j’ai cherché le bonheur à l’extérieur
de moi. Aujourd’hui, j’ai la pleine conscience que le bonheur est à l’intérieur
de moi. Inutile de chercher ailleurs. Dans le calme, la simplicité, la tranquillité
ce bonheur est toujours accessible.
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