mardi 25 mars 2025

De l’ombre à la lumière

 


(Poème inspiré par l’œuvre de Claire Bélanger : L’épuisement)

 

Oublie les bruits de ta civilisation

Oh poète

Contemple devant toi

Cette femme épuisée

 

Derrière elle une nature verdoyante

Qu’elle n’ose plus regarder

Tellement elle deviendra

Éphémère

 

Qui lui donnera la force

D’espérer malgré sa désespérance

Les forces de l’ombre

Ennuagent sa planète

 

Relève-toi et jette ton regard

Vers le ciel

Y verras-tu dans la nuit

Une étoile filante

 

Tu réaliseras

Que tu es cette étoile

Découvre en toi

Toute ta luminosité

 

Peut-être te retourneras-tu

Pour contempler le bleu du ciel

Et espérer un jour nouveau

Et retrouver ta joie de vivre

 


vendredi 21 mars 2025

Stabat Jacobus

 


Au pied de quelle croix

Devrais-je m’écraser ?

 

Cet Afrique asséché

Par tant d’indifférence

Internationale

Laissé en décrépitude

Comme son peuple agonisant

Troué par des clans tribaux

Opportunistes et sanguinaires

 

Cette Palestine

Qui revendique en vain

À devenir un État

Qui se fait voler

Son territoire

Par un voisin conquérant

 

Ces États-Unis aveuglés par la grandeur

Obsédés  par l’argent

Et par la domination

Imposant son ombre

Sur toute la planète

Convoitant plus de terres

Au nom de la grandeur

Et de l’irrespect

Où seuls les dollars comptent

 

L’européenne tourmentée

Pansant les cicatrices

D’un passé de guerres

Fratricides

Divisée et timorée

Nostalgique d’un passé

Colonial

Enlisée et endettée

Qui peine à s’en sortir

 

La mienne qui m’écrase

De plus en plus chaque jour

Me donnant des nuits

D’insomnie

Écrasé par l’impuissance

Ne voyant aucune

Résurrection possible

Trop profondément crucifié

Par les clous inhumains

Des êtres de mon deuxième

Millénaire

 

À quand une résurrection

Possible comme le Nazaréen

Où sur une haute montagne

Je pourrais me réfugier

Dans l’espérance

D’un monde sans guerre

Où la paix et le respect

Et l’amour

Seront au rendez-vous

lundi 17 mars 2025

Le laboureur de rêves

 


Notre Guy

Dans sa chaumière

Construit

Des rêves


Si ton inspiration

Dis-moi un jour

Venait

À disparaître


Quand tes mots devenus vides

Et décousus

Irais-tu dans tes sentiers

Chercher une muse


Si l’imaginaire

N’est plus

N’éclosent plus

Les intuitions


Même les rimes

De tes poèmes

Hélas perdus

En flaques stériles


Notre Guy

Dans ton Bic natal

Es-tu déchiré

Par les regrets


Si ton inspiration

Revenait un jour

Je te lirais avec délice

Dans mon coin de pays


Je sais Guy

Que ta Muse

Ne quittera pas le troubadour

Que tu es


Mais si tu doutes

Dis-toi que ton frère

Sera là pour croire

En ton talent de poète


Va et continue

À jeter tes mots

Pour le plus grand délice

De ces âmes assoiffées


Guy continue

À labourer tes rêves

 


vendredi 14 mars 2025

Âgé ou vieux

 


Le poète écrit ces vers au masculin

Il aurait pu le faire aussi au féminin

 

L’âge nous amène à la retraite

Cela n’est pas synonyme de vieillesse

 

Le retraité n’a pas le choix de son âge

Il peut refuser d’être vieux

 

L’âgé voyage et fait du sport

Le vieux reste assis et se repose

 

L’âgé a des amis et donne de l’amour

Le vieux égrène jalousies et rancœurs

 

L’âgé programme des projets futurs

Le vieux est nostalgique de son passé

 

L’agenda de l’âgé comprend surtout des lendemains

Celui du vieux ne contient que des hiers

 

L’âgé apprécie les jours à venir

Le vieux souffre du peu de jours restant

 

L’âgé accueille avec tendresse les enfants

Le vieux grogne parce qu’il est dérangé par eux

 

L’âgé savoure chacun de ses plats

Le vieux critique toujours sa nourriture

 

L’âgé gère avec humour ses finances

Le vieux a peur de manquer d’argent

 

L’âgé dort bercé par des rêves

Le vieux est réveillé par des cauchemars

 

Le retraité peut choisir

Être âgé et l’assumer

Ou

Être vieux et grogner

 


mardi 11 mars 2025

À l’ombre du temps

 



Même si tu n’es plus dans ma vie

Depuis ce triste soir de mars

Où tu es partie dans ton monde

Tu es présente dans mes souvenirs

 

Déjà trois ans et pourtant à l’aube

De cet inévitable anniversaire

Ton ombre envahit la pièce

Où tant de souvenirs me reviennent

 

Je me plais à penser que dans ton monde

Te reviennent des souvenirs de jadis

Où dans notre monde tu jetais ton ombre

Amoureuse sur les tiens que tu aimais tant

 

Je vis dans ces lieux gravés de souvenirs

Visibles toujours tes empreintes sublimes

Nostalgique que je suis de ce bonheur évanoui

De ces moments inoubliables vécus de ce côté-ci


Dans ton monde revis-tu ces tendres moments

Ces flots éternels de nos amours terrestres


jeudi 6 mars 2025

Des nouvelles d’ici

 



Déjà trois ans de cela

Cet AVC qui t’envoya là

Tu te demandes ce qui se passe

De ce côté-ci de notre monde

 

Oublie ton intérêt pour ici

Surtout que tu es partie

Durant cette affreuse épidémie

Impossible à laisser dans l’oubli

 

Ta planète est mal en point

Tout près d’ici un abruti

En mène très large

On ne parle que de cela ici

 

Ton corps ne voulait plus de toi

Heureusement que ta conscience perdure

Ton devenir n’est plus ici

Vis d’autres projets là

 

Ne t’inquiète surtout pas

Je continue à arroser tes fleurs

À chérir les êtres que tu aimais tant

Je puise en moi la force de continuer

 

Dans quelques jours on avance l’heure

Le printemps est sur le point de poindre

La neige qui fait tant jaser va fondre

Je rêve déjà des jours ensoleillés de l’été


Non je n’oublie pas nos amours terrestres


mardi 25 février 2025

Ouvre tes yeux cher bipède humain

 


Ouvre tes yeux et regarde qui te manipule

Ferme tes yeux et tu verras qui te domine

Bouche tes oreilles à tous ces discours

Ce ne sont que mensonges et fausses vérités

 

Éloigne-toi du troupeau qui beugle

Marche dans de vertes prairies

Cela t’aidera à mieux réaliser

Ce que cet imposteur veut te faire avaler

 

Demande à la partie lumineuse de ton être

Si cela a de l’allure ce que tu vois et entends

Écoute ta petite voix de sagesse en toi

Elle démasquera ces faux prophètes

 

Ouvre ton cœur et réalise ta liberté

Tu es un être unique sur ta petite planète

Éloigne-toi de ces sirènes cupides et égoïstes

Personne ne fera de toi un esclave obéissant

 

Ouvre les yeux et tu verras la beauté qui t’entoure

Le glas sonnera un jour sur ces êtres de l’ombre

Ferme tes yeux et imagine ce nouveau monde

Où les monstres auront été terrassés à tout jamais


mardi 11 février 2025

Pour ne pas t’oublier mon frère

 


Lors de cette nuit de la Saint-Valentin

Tu t’es envolé paisible et sans bruit

Toi l’incarnation de l’amour même

Tu ne pouvais ne pas choisir un meilleur jour

 

Tu t’es éteint sans bruit sans vouloir déranger

Tu as laissé aller ton lourd fardeau

De cette souffrance qui rongeait ton corps

Usé par toutes ces années de durs labeurs

 

Dans ce nouveau monde où tu fus projeté

Te reste-t-il des souvenirs de ta vie terrestre

Dans cette nouvelle dimension où tu vis

Brûle-t-il un feu sacré que rien ne restreint

 

J’ose imaginer que tu sèmes autour de toi

Des graines de joie et des anecdotes

Qui font rire des êtres connus jadis

Sur cette terre que tu aimais tellement

samedi 1 février 2025

Et si les mots

 


Mes armes ce sont les mots

La poésie peut démolir

Merci Pablo Neruda

De me le rappeler

 

Démolir les préjugés

Démolir les mensonges

Démolir les faux prophètes

Démolir les monstres

 

Lisez Miron et Godin

Relisez Voltaire et Hugo

Notre monde chaotique

A besoin de poésie

 

Notre planète a besoin de rêveurs

Reprendre une parole franche

Dénoncer l’insignifiance

Oser résister

 

Plus que jamais nous avons besoin

De ces artistes de ces allumeurs

De réverbères pour entrevoir

Un avenir meilleur et radieux

À nous de le façonner


mercredi 29 janvier 2025

Rien n’empêchera la neige de tomber

 


Ce matin je regarde par la fenêtre

Elle tombe cette neige blanche

Tu as beau te croire puissant

Tu n’as pas ce pouvoir de l’empêcher de tomber

 

Le golfe restera toujours un golfe

Peu importe ta prétendue appellation

Même si Google y met son grain de sel

Selon ta volonté prétendue divine

 

Tu auras beau dresser des murs

Autour de ton espace étatsunien

Les pays resteront des pays

Libres de contempler les étoiles

D’admirer les abeilles butinées

 

Sur les plus hautes montagnes

Dégringolent de périlleuses avalanches

Relis l’histoire de Mouammar Kadhafi

Ou bien celle de Saddam Hussein

Mais tu ne lis pas beaucoup

Tu ne connais que quelques mots

Où on ne retrouve pas le mot amour


Quand les lumières s’éteignent tard dans la nuit

Dans ta chambre où tu dors probablement seul

De quoi sont faits tes rêves

Penses-tu à tous ces gens que tu fais souffrir

Non tu te dis que ferais-je demain

Pour faire gonfler encore plus mon ego

Tu n’imagines pas les pleurs et les cris

De toutes ces personnes qui ne veulent qu’une chose

Vivre en paix dans la dignité et l’amour