J’ai le goût de m’épivarder, de m’agiter autour de ce
fameux MOI tellement asphyxié par le poids de la mémoire. Quand j’ausculte ce
que la mémoire amène au MOI, je me rends
compte que la pollution sociale m’envahit totalement. Qu’est-ce qui vient
vraiment de moi? Telle est la question que je me pose assis sur le bord de mon
lit.
Si mes pensées n’étaient pas vraiment les miennes?
Si ces pensées étaient celles inséminées par d’autres? Force est de constater
que mes petites oreilles d’enfant ont entendu le bruit émanant de la famille,
de l’école, de l’église, de la société, etc. Que mes petits yeux ont lu les
écrits des autres. Que les grandes personnes m’ont dit quoi faire et quoi
penser.
Jamais au grand jamais à l’époque de mon cours
classique, on m’a dit de penser par moi-même, de ne pas laisser les autres
penser à ma place. Non jamais. On ne nous donnait pas l’occasion de vérifier
les faits. Les maîtres détenaient la
vérité absolue. Aujourd’hui, je constate qu’ils détenaient une ignorance
relative. Eux-mêmes répétaient comme des perroquets ce qu’on leur avait
inculqué.
Ne plus prendre les ombres de la caverne comme des
vérités est le début de la reconquête de son moi, le début d’une
reconfiguration d’un moi plus conscient et créatif. Je suis conscient qu’il est
difficile de se prémunir de cette pollution sociale pour retrouver son identité
propre, véritable. Être intelligent,
cela veut dire puiser dans notre lumière intérieure pour guider notre agir
humain.
Trop souvent, nous avons été des penseurs mécaniques
incapables de remettre en question ce qui se pointait dans notre mental. Le
réaliser est déjà le début d’une certaine libération. Il me sera impossible de
réaliser ma nature profonde sans me dépolluer. Voilà tout un chantier qui
attend le bipède que je suis. N’est-ce pas le travail le plus exigeant à
entreprendre sur cette planète expérimentale?
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