La bête humaine a une telle soif d’absolu qu’elle se
livre corps et âme à une interminable quête de je ne sais pas trop quoi au
moment où j’écris ces lignes. Il se peut qu’au dernier paragraphe une réponse vienne
quoique je doute déjà du résultat. Le doute justement, voilà mon filon
conducteur. Oui, le doute qu’il existe vraiment un absolu qu’il faudrait
combler. Pourtant la bête humaine ressent un vide existentiel à moins de ne pas
faire partie de la confrérie humaine. Il est vrai, je le confesse, que parfois j’envie
cet alligator qui se prélasse au soleil sur les bords de cet étang dans les
Everglades.
De ma fenêtre, j’ai vu jadis défiler ces personnes
qui jouent au golf. Cet absolu presque quotidien est de placer enfin cette
minuscule balle dans le mythique trou le plus rapidement possible avec le moins
de coups. C’est une lutte personnelle engagée envers le destin. C’est un
éternel recommencement dont notre ami Sisyphe est un expert. Je me fais à
l’idée qu’au moment de frapper la petite et innocente balle un doute sournois
doit s’installer, un doute qui frôle l’absolu.
Est-ce que le doute est le fossoyeur de l’absolu?
Est-ce que les lamentations du Juif sépharade font tomber le mur? Est-ce que
gagner un million à la loterie tarira à tout jamais les envies? Est-ce que la
retraite tant désirée amène la réalisation absolue de tout ce qu’on s’était imaginé?
Ne demandez pas à l’humble mortel que je suis de répondre à ces énigmatiques
questions qui me font frissonner devant la vastitude du doute qu’elle sème dans
le tréfonds de mon être.
Il y a un absolu trop évident. Trop de réponses nous
ont été données. Personnellement, le cours de mon existence aurait été
différent si quelqu’un sur ma route avait eu l’audace de semer le doute. Alors,
suis-je condamné à trouver mes propres réponses? Cela a tout l’air de cela.
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