La finitude

 

Mon voyage sur cette terre

Va m’amener au bout du temps

Une fois ce périple accompli

Je vais être hors du temps

 

Rien n’est éternel

Chaque saison n’est pas figée

Dans le temps

Elle doit laisser la place

À la suivante

 

Mon voyage sur cette terre

Me fait découvrir des espaces

Mais un jour viendra

Où je serai hors de l’espace

 

Il y a un temps pour la naissance

Comme il y a un temps pour la finitude

Mon passage sur cette terre est limité

Cette limite m’amène à considérer

Le temps qu’il me reste à être précieux

  

Je suis petit et éphémère

Dans l’immensité de l’univers

La finitude me rappelle chaque jour

Que la vie malgré sa brièveté

Peut être extraordinaire

Si je la vis dans la pleine conscience

 

 

L'absente présente

 

Pendant tous ces mois que je t'attends en vain, comme si un miracle se pouvait

Pendant tous ces mois je m'accroche aux souvenirs de nos instants de présence

Mais je sais que ces pensées fugaces sont rien aux côtés de ce qu’on a vécu

Maintenant nous sommes dans une toute autre réalité étrangère à notre passé

 

J'ai vécu ces mois, ces presque deux années en attendant de toi un signal

Je me suis brûlé aux soleils les plus chauds en fuyant l'hiver glaçant mes émotions

Et j’essayais d'allonger un jour en une éternité de souvenirs nos étreintes

 

Ce matin, je me suis levé en pensant à ton jour d’anniversaire

J'aurais dû dormir jusqu'à demain pour oublier toute cette douleur

Ce matin, je me lèverai quand même et je regarderai une de tes photos

Car je sais, tu n’es plus là et je n’y peux rien vraiment

 

A la pensée de me retrouver tout seul perdu dans mes souvenirs

A la pensée de ne plus te susurrer à l’oreille milles fois que je t’aime

J'aurais envie de me perdre dans la forêt et fuir vers des contrées inconnues

Et de ne plus jamais revenir dans ce qui fut jadis nos espaces théâtre de nos amours

 

Car de tes espaces qui me sont inconnus tu me dis de regarder mes lendemains

Redonne-toi le goût de suivre ton chemin  qui te mènera je ne sais où

Mais je sais que tu peux vivre sans avoir à nouveau à me tenir la main

Ton destin n’est pas le mien et va où d’autres demains te tendent la main

La Sinéad en moi

 

Si vous avez mon âge

Peut-être plus peut-être moins

Ce qu’a vécu Sinéad

Dans son enfance irlandaise

A été vécu avec plus ou moins

D’intensité dans ma naïve vie

D’antan

 

Oui j’ai vécu cet enfermement

Encastrant dans ta conscience

Des mythes que je prenais

Pour des vérités

 

Un jour l’être naïf que j’étais

S’est réveillé et a découvert

La merdique salade castrante

Un réveil brutal que de constater

Que cette merde a emmerdé mon enfance

Et ces belles années d’adolescence

Où d’autres rêves auraient pu

Germer pour embellir mon existence

 

Ah que je comprends la révolte de Sinéad

Son départ réveille encore en moi

Des soubresauts de révolte

Même si la vie m’a permis

De balayer sous le tapis

Toutes ces balivernes

À travers leurs yeux

 

Eux qui demeurent

À l’ombre du Fort de Lévis

Ne verront plus l’Angleterre

De la même manière

 

Mes trois-petits enfants

Partis avec leurs parents

À la découverte de l’Angleterre

Reviendront avec des images

De ce grand pays

Chargé d’une riche histoire

 

J’imagine leurs yeux étonnés

Devant ces énormes pierres

Dressées défiant le ciel

Dans la plaine anglaise

 

J’imagine mon petit-fils

Regarder sa montre

Et la trouver bien petite

En contemplant ce Big Ben

Qui trône dans Londres

 

Eux ayant déjà visité

Le Portugal et l’Italie

Et maintenant l’Angleterre

Regarderont leurs livres

D’Histoire et de Géographie

Avec un sourire en coin.

 

Rien ne surpassera

Ce qu’ils auront vu

De leurs propres yeux

À quand le prochain voyage?

 

 

S’il pouvait en être autrement

 

Oui autrement

Je n’aurais pas cette maladie

Qui me gruge toutes mes énergies

Et qui hypothèque mon futur

Oui vraiment

 

Je voudrais tellement

Qu’une lumière traverse

Mon corps en dérive

Ce mal qui finit

Par briser mes rêves

A trouvé un chemin

Dans mon corps endolori

 

Moi qui célèbre les trois-quarts de ma vie

Je demande à mon corps de me laisser

Une trêve bien méritée

Je souhaite que demain

Je puisse voyager sereine

Dans mes rêves

 

Je ne demande pas tant que cela

À la vie

Juste égrener encore

Des jours heureux

 

Les pas de Claudia

 

Dans les rues de son village natal

Elle marche d’un pas décidé

Jour après jour elle marche

Peu importe le temps elle marche

 

Certains jours son ami de cœur

Marche à ses côtés fébrilement

Quelques paroles quelques regards

Ils marchent et ils marchent allègrement

 

Si vous écoutez le son de sa voix

Il sera question d’anniversaires

De neveux de nièces de la parenté

Dans sa tête c’est déjà la fête

 

Certains jours elle se transforme

En déesse victorienne de bonbons

Elle anticipe des voyages futurs

Dans ses rêves elle marche joyeuse

 

Ne lui demandez pas d’arrêter de marcher

Ne l’empêchez pas de fêter les anniversaires

Elle sait où se trouve son bonheur

Son bonheur est dans l’instant présent

Le futur est dans ses rêves

En souvenir d’un frère adorable

 

Ce matin en cette journée pluvieuse

Comment ne pas se rappeler

Ce frère lointain qui repose

Dans un cimetière américain

 

Des centaines de kilomètres

Nous séparent là où tu gis

Près de cette église

Que tu aimais tant fréquenter

 

Un frère vivant près de toi

A déposé pour nous ces fleurs

Où tu gis maintenant

À l’ombre du clocher

De ton église

 

Des larmes canadiennes coulent

Tu gis dans nos pensées

Dans le silence de ce cimetière

Nous aurions aimé nous recueillir

Pour changer notre tristesse en joie

 

Faute de déposer nous aussi

Des fleurs sur ta tombe

Nous osons croire

Que tu sens tout l’amour

Que nous avons pour toi.

Nostalgie d’un terrestre baiser

 

C’était il y a 50 ans

Sur le bord d’un lac

Non celui de Lamartine

Mais un lac beauceron

 

Une ravissante jeune fille

S’amenait dans ma vie

Le ciel était bleu

Non pas à Los Angeles

Mais dans ma Beauce natale

 

Des jours heureux pleins de promesses

S’ouvraient sur ces deux cœurs amoureux

Ce jour historique des amours scellées

M’implore de suspendre le temps

Hélas je n’ai pas ce pouvoir

 

Mais mon cœur se rappelle

De ce tison qui a brûlé

Qui a réchauffé ce cœur

Qui maintenant pleure le départ

De son amour

 

Si j’avais le pouvoir

De lui donner en ce premier juillet

Un céleste baiser

Je gravirais les plus hautes montagnes

J’emprunterais l’échelle de Jacob

Qui sait

Un miracle pourrait

Réaliser

Ce désirable souhait

Hey Jacques

 

Hey Jacques, prends une pause

Une réflexion s’impose

Tu écris sur la condition humaine

Tu veux rendre le monde meilleur

 

Hey Jacques, ne porte pas le monde

Sur tes épaules

Souviens-toi qu’il y a des forces obscures

Qui bousillent tes nobles rêves

 

Et à chaque fois que tu écris un poème

À quelque part sur ta planète

Les êtres de l’ombre agissent

Et bousillent tes beaux rêves

 

Après tout ne te laisse pas tomber

Continue à dire contre vent et marée

Qu’il y a de l’espoir

Que la lumière traversera les zones

Les plus sombres de cette humanité

 

Souviens-toi que la lumière

Se fraie toujours un chemin

Dans le cœur des humains

Espère espère espère espère

 

Les larmes du poète

ô ChatGPT aide-moi à exprimer

Toute ma peine devant ma plante

Mutilée par la pluie

Apaise l'âme du poète

Ô tristesse du poète, ô douleur infinie,

Lorsque la grande Renouée polymorphe,

Qui de ses tiges tendres et imposantes

Rejoignait le ciel dans une danse folle,

Est écrasée par de violentes pluies.

 

Je l'aimais, ô beauté sauvage,

Aux allures majestueuses et saillantes,

Son feuillage déployé comme une cape

Me faisait rêver d'un monde enchanté.

 

Mais voilà que les éléments se déchaînent,

Que les nuages sombres grondent de colère,

Et les gouttes de pluie, telles des larmes,

S'abattent sur ma chère compagne.

 

Les tiges, jadis fières et robustes,

Sont courbées sous le poids de la détresse,

Les feuilles se flétrissent, les fleurs se fanent,

Et mon cœur saigne devant tant de tristesse.

 

Oh, Renouée polymorphe,

Tu étais mon inspiration, mon refuge,

Ta présence emplissait mes jours de lumière,

Et maintenant, je me sens perdu dans l'obscurité.

 

Mais je refuse de me laisser abattre,

De me laisser emporter par la mélancolie,

Car si la pluie a noyé ta splendeur,

Mon amour pour toi restera éternel.

 

Je chérirai le souvenir de tes jours radieux,

Et dans mes vers, je ferai renaître ta grandeur,

Car même écrasée, brisée, dévastée,

La Renouée polymorphe reste une reine.