Vous ne me croirez pas! Je suis en panne d’écriture.
Je n’ai plus le goût de divaguer encore sur la vieillesse, les fléaux qui
affligent les personnes âgées et encore moins de scruter l’infinie mystère de
notre mortalité. De gémir sur le Covid-19.
C’est vrai que je pourrais m’épancher sur d’autres
sujets. À quoi bon houspiller certains de nos dirigeants comme celui de la Russie, d’Israël, de la Chine ou du
futur candidat républicain de notre pays voisin. Très facile devant mon
ordinateur de gérer ce qui est ingérable à cause de la stupidité humaine. Je
m’abstiens.
J'ai lu jadis un roman de Milan Kundera où il était question de l’insignifiance. Toute une réflexion autour de ce petit trou
rond que nous avons tous au milieu du ventre : le nombril. Comment
voulez-vous aborder la réalité en étant sérieux. Il y a tant de bavardage
autour de nous. Ah oui, l’insoutenable légèreté de l’être.
Non, je n’ai rien à écrire. Pourquoi faire perdre des
minutes précieuses à voir défiler des phrases creuses et sans intérêt pour les
mortels que nous sommes. J’ai déjà concocté dans un certain lointain passé des
poèmes. Qui a vraiment le goût de poétiser en ces temps incertains? Et
philosopher encore moins. L’être en tant qu’être. Cela ne veut pas dire
grand-chose quand un virus te tient dans ton lit.
Alors j’ai le goût de sombrer à mon tour dans
l’insignifiance et à questionner l’énigmatique existence du petit trou qu’est
le nombril. Espérer, croire que cela va aller mieux. Paroles, paroles
chanterait Dalida. Non, je n’aurais pas dû écrire.
Cependant, un ami à qui je confiais ma panne
d’écriture me supplia de dénoncer le sort réservé aux personnes âgées, de crier
ma révolte de les voir arriver au terme de leurs existences, seuls, abandonnés.
De crier haut et fort toute la honte qu’on devrait éprouver pour un pays
développé comme le nôtre qui laisse ceux et celles qui ont bâti le Québec dans
une telle détresse. En effet, cela mérite de continuer à écrire.
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