vendredi 2 janvier 2015

L’avortement d’une résolution

Quand vous lirez ces lignes, on sera dans une nouvelle année  et l'on aura probablement pris de bonnes résolutions.  Le on n’exclut pas la personne qui écrit. Bien au contraire, j’ai évacué en quelques heures celle que j’avais prise de bonne foi et en toute candeur : celle de m’indigner. J’avais été influencé par le fait que j’écoute trop les nouvelles. Harper qui se fout du réchauffement climatique, qui emprisonne les jeunes contrevenants, qui détruit le registre des armes à feu et tous ces drames internationaux et toutes ces querelles partisanes, etc. J’avais pris cette résolution sous le coup de la colère.

Qu’est-ce qui m’a fait me dérésolutionner? La réponse est simple : ma santé. J’ai compris que cette résolution aurait eu ma peau, moi qui suis responsable de la page des décès dans un bulletin sectoriel de personnes retraitées. Je ne voulais pas m’y retrouver. Alors comme beaucoup d’entre vous, j’ai choisi de m’occuper de ma santé comme nouvelle résolution ce qui me donne une assez grande latitude. Je peux donc faire un peu ce que je veux. Je vais écouter de la musique classique toutes les semaines, faire un peu d’exercices, jouer au scrabble, apprendre à jouer au piano, etc.

Si j’avais maintenu ma résolution consistant à m’indigner, imaginez tout ce que j’aurais dû faire : établir un campement dans ma rue pour dénoncer le fait que l’armée américaine coûte 700 milliards $ aux contribuables, que le plus haut dirigeant au Canada gagne 169 fois le salaire moyen, que l’autoroute tarde à arriver à Saint-Georges, que les partis politiques ne feront que caqueter, que le Plan Nord donnera nos ressources aux multinationales et que nous récolterons que des miettes, etc.

Il faut dire qu’en regardant ma petite fille Évelyne jouer sous l’arbre de Noël, qu’en contemplant mon trophée de pêche au lac Gorgotton, cela m’a ramené les deux pieds sur terre et m’a aidé à trouver ce qui est essentiel : un peu plus de sagesse et surtout plus de réalisme.


Ah oui, j’oubliais qu’en regardant le film «Le bonheur de Pierre » j’avais entendu cette réflexion : Le bonheur est une façon de voyager…

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