samedi 16 juillet 2022

L’inoubliable amour

 


(Poème inspiré de la plus belle chanson québécoise d’amour. 

Un pastiche de  La Manic de Georges Dor)

 

Si tu savais comme je m’ennuie

Dans ton jadis coin de pays

Tu me donnerais des signes pourquoi pas

Ici chez moi

Souvent je pense à toi si fort

Je recrée ton corps et ton âme

Je t’imagine et je m’émerveille

Je me prolonge en toi

Comme la rivière Chaudière dans le fleuve

Et la fleur dans l’abeille

 

Que deviennent loin de moi

Ma belle Andrée

Ton beau visage si lumineux

Et ton énigmatique sourire

Te tournes-tu vers la Beauce

Pour voir un peu, pour lire peut-être

Mes poèmes qui pleurent ma peine

Soir et matin je regarde le ciel

Je t’imagine heureuse et sereine

Et cela me console

 

Dis-moi ce qui se passe là-haut

Et tout autour

Là où personne ne donne un signe

Et qu’ici on attend

Dis-moi ce qui se passe dans ton monde

Dans ces espaces sidérales

Car les horreurs d’ici ne t’atteignent pas

Toi que j’ai toujours aimée

Ma toute belle

 

Moi ici je gère le quotidien

À chaque jour

Mais j’ai des imprévus

Comme cette laveuse

Qui a rendu l’âme

Y a ce gazon à tondre

Pour embellir ton jadis espace

Pour passer le temps je joue du piano

Mais je préférerais ta présence

Et j’actionne ma Dyson

Tellement ce son te dit

Que je t’aime

 

Si tu savais comme je m’ennuie

Ici dans ma maison

Tu me donnerais un signe

Que je serai seul

À comprendre

Si t’as pas grand-chose à faire

Pulse-moi cent fois

Les mots « Je t’aime »

Ça fera ma plus belle consolation

Ils résonneront cent fois

Dans ma tête

Et cela me suffira

Pour continuer ici-bas

Ma terrestre route

Malgré que je verrai toujours

Ton visage qui me hante



 

dimanche 10 juillet 2022

Les versions successives de moi-même

 

Sur cette photo, j'avais 26 ans sur une plage brésilienne et je me préparais à entreprendre des études théologiques.

Dans ma lointaine jeunesse

Je vivais la version de moi-même

Concoctée par ma tendre mère

Une version de moi

Qui me faisait un futur prêtre

 

Lors de mes études classiques

Je vivais la version du bon élève

Celui qui était premier de classe

Qui recevait l’adulation de ses profs

Et l’admiration de mes chers parents

 

Dans mes années de réclusion totale

Dans une maison de formation jésuite

Perchée sur une haute montagne

Je vivais une version de moi-même

Qui aspirait à la totale sainteté

 

Lors de mon exil volontaire au Brésil

Où la version jésuitique prédominait

Je voulais sauver les âmes nord-destines

Dans les zones les plus reculées et pauvres

Dans ces régions de sécheresse du Brésil


Quand malgré tout, le vide m’habitait

Et que je réalisais que quelque chose clochait

Dans cette version surréaliste de moi-même

Je consultai une vieille dame allemande psy

Qui remua pierre par pierre le terreau

Sur lequel la fourberie pseudo-catholique

Avait érigé un château aux multiples dédales

 

Un beau jour je vis clairement cette version

Qui n’avait rien à voir avec ma propre légende

Qui avait été créée de bonne foi par des êtres

Qui sans le savoir voulaient façonner mon avenir

Le retour dans ma terre natale avec cette clairvoyance

D’une autre version de moi-même était évidente

 

C’est ainsi que je rencontrai l’amour de ma vie

Que j’ai fondé une famille avec enfants

Que maintenant j’ai trois petits-enfants adorables

Que l’amour et le travail étaient présents

Mais hélas le destin a voulu que ma belle Andrée

Celle que j’ai tant aimée soit partie un jour de mars

Dans un autre univers d’où on ne revient pas

 

C’est alors qu’au moment où j’écris ce poème

Une autre version de moi-même est en train de surgir

Une autre version de moi-même est en construction

Un vide que j’ai à remplir de l’intérieur

Une construction de qui je suis vraiment

Un chemin qui me conduit à vivre

Ma vie tout simplement sachant bien

Que le vide ne sera jamais totalement comblé


vendredi 8 juillet 2022

Le vide qu’on croit vide

 


Ce vide qu’on ressent dans notre vie de tous les jours qu’on essaie de combler, de remplir de multiples manières est ce tunnel qui nous permet de rejoindre l’autre partie de soi-même. Cette partie bien réelle qui est soi-même, qui est cette partie lumineuse, éternelle qu’on veut rejoindre, car c’est nous.

On passe sa vie à combler ce vide par la consommation à outrance de tout ce qui nous tombe sur la main : biens de consommations, amours éphémères, divertissements divers, etc. On se rend compte que ce vide est toujours là malgré tout.

On se met en colère On pleure la perte des êtres qui nous entourent. On est frustré dans notre travail. Les loisirs ne nous divertissent pas suffisamment. On ressent toujours ce vide. C’est comme si l’autre version de soi est inatteignable et pourtant c’est nous. C’est la partie éternelle, intemporelle.

Tant que la fusion entre ces deux parties de nous-mêmes ne sera pas accomplie on ressentira ce vide existentiel. La clé pour atteindre cette autre partie c’est le vide qui est ce tunnel qui nous conduit vers cette autre définition de nous-même. Il faut accepter de vivre ce vide dans toutes nos expériences terrestres. Une chose est certaine. Ce vide ne sera jamais comblé. Toutes nos frustrations, nos pertes viennent du fait que ce vide n’est jamais comblé. Alors une prise de conscience que l’autre partie de soi-même veut fusionner nous fera mieux accepter de vivre dans notre temporalité ce vide continuel.

dimanche 3 juillet 2022

Espoir de l’aube

 


Quand je regarde au loin

Après une nuit sans fin

J’implore qu’advienne

L’aube pour chasser ces ténèbres

Que je ne suis plus capable

De supporter

 

Quand je regarde ma petite planète

Avec ses montagnes de souffrances

Avec ses humains que de noms

J’implore en pleurs qu’advienne

L’aube pour m’apporter une lueur d’espoir

Pour chasser cette détresse

Que seule la lumière peut ensevelir

 

Quand je regarde mes petits-enfants

Et que je les vois s’adonner à leurs jeux

Cela m’ouvre sur l’espoir

Que l’aube m’apportera enfin

Des rayons d’espérance

Pour calmer ma désespérance

 

Quand je regarde les ténèbres

D’une autre nuit qui vacille

Entre la clarté disparue et sa noirceur

Je plonge mon être dans le vide

Pour y trouver un début d’espérance

 

L’espoir de l’aube

L’espoir de la lumière

Qui revient éclairer

À nouveau ce monde vacillant

Et retrouver l’espoir à nouveau

L’espoir de l’aube

L’aube nouvelle

L’aube éternelle




 


vendredi 1 juillet 2022

J’ai souvenir encore

 


Oui j’ai souvenir encore

De mon frère Denis

Qui était venu chez moi

Avec femme et enfants

Il y a fort longtemps


Ce frère très cher

Est parti une nuit 

De ce mois de février

Sans que je puisse

Lui faire mes adieux


Destin cruel que celui-là

Ne pas pouvoir lui dire

Des mots d’amour

Des mots de tendresse

De mots qui apaisent

Des mots qui aident

À partir en paix


Oui j'ai souvenir encore

De ton humour

De ta tendresse

De ta délicatesse

De ta gentillesse

Sache que je te porte

Pour toujours

Dans mes souvenirs