mardi 20 septembre 2022

Comme une fleur

 


Je l’ai vu fleurir cette fleur

Elle s’est fait belle toute la saison

Par la fenêtre je l’épiais

Savait-elle qu’un jour d’automne

Elle s’éloignerait de ma vue

 

C’est ainsi que je me sens

Quand je pense à ma belle Andrée

Elle a fleuri dans ma vie pendant plusieurs saisons

Quand elle est partie emportée soudainement

Comme les feuilles en automne mon cœur s’est dit

Elle va revenir demain ou plus tard

 

Comme un esseulé je l’attends en vain

Je sais qu’elle est loin et si présente en même temps

Comment oublier celle qu’on a tant aimée

Non elle ne va pas revenir

Oui elle est partie pour toujours

Il me reste les souvenirs

Mais je l’attendrai toujours

Toujours en vain comme le vent

Qu’on sent, mais qu’on ne voit pas

 

mercredi 17 août 2022

Divines contemplations

 


Assis dans ma barque attendant

Qu’une truite vienne mordre à l’hameçon

Je dirige mes yeux émerveillés loin vers le rivage

Je regarde ce busard attaquer sa proie

J’entends le cri du huard qui signifie sa présence

 

Je suis loin de toutes ces agitations factices

De notre pseudo civilisation où le bruit est roi

Je suis seul dans ma barque et je rêve

Le temps m’échappe et j’en suis heureux

Je savoure ce doux instant où ma conscience

Me parle d’éternité et de l’essence des choses

 

Une brise légère me rappelle que tout est éphémère

La vie d’une truite qui avale mon ver et qui trépasse

Un ami qui disparaît sans laisser de traces

Une femme qui pleure l’homme qui l’a quittée

Le travail d’une vie entière qui n’est qu’un souvenir

Une chose m’est certaine et confirmée sur ce lac

Rien ne pourra tuer la conscience que la profondeur

Se trouve là où on ne s’attend pas de la trouver

Assis dans ma barque je souhaite que la truite

Prenne tout son temps pour mordre à l’hameçon.

samedi 16 juillet 2022

L’inoubliable amour

 


(Poème inspiré de la plus belle chanson québécoise d’amour. 

Un pastiche de  La Manic de Georges Dor)

 

Si tu savais comme je m’ennuie

Dans ton jadis coin de pays

Tu me donnerais des signes pourquoi pas

Ici chez moi

Souvent je pense à toi si fort

Je recrée ton corps et ton âme

Je t’imagine et je m’émerveille

Je me prolonge en toi

Comme la rivière Chaudière dans le fleuve

Et la fleur dans l’abeille

 

Que deviennent loin de moi

Ma belle Andrée

Ton beau visage si lumineux

Et ton énigmatique sourire

Te tournes-tu vers la Beauce

Pour voir un peu, pour lire peut-être

Mes poèmes qui pleurent ma peine

Soir et matin je regarde le ciel

Je t’imagine heureuse et sereine

Et cela me console

 

Dis-moi ce qui se passe là-haut

Et tout autour

Là où personne ne donne un signe

Et qu’ici on attend

Dis-moi ce qui se passe dans ton monde

Dans ces espaces sidérales

Car les horreurs d’ici ne t’atteignent pas

Toi que j’ai toujours aimée

Ma toute belle

 

Moi ici je gère le quotidien

À chaque jour

Mais j’ai des imprévus

Comme cette laveuse

Qui a rendu l’âme

Y a ce gazon à tondre

Pour embellir ton jadis espace

Pour passer le temps je joue du piano

Mais je préférerais ta présence

Et j’actionne ma Dyson

Tellement ce son te dit

Que je t’aime

 

Si tu savais comme je m’ennuie

Ici dans ma maison

Tu me donnerais un signe

Que je serai seul

À comprendre

Si t’as pas grand-chose à faire

Pulse-moi cent fois

Les mots « Je t’aime »

Ça fera ma plus belle consolation

Ils résonneront cent fois

Dans ma tête

Et cela me suffira

Pour continuer ici-bas

Ma terrestre route

Malgré que je verrai toujours

Ton visage qui me hante



 

dimanche 10 juillet 2022

Les versions successives de moi-même

 

Sur cette photo, j'avais 26 ans sur une plage brésilienne et je me préparais à entreprendre des études théologiques.

Dans ma lointaine jeunesse

Je vivais la version de moi-même

Concoctée par ma tendre mère

Une version de moi

Qui me faisait un futur prêtre

 

Lors de mes études classiques

Je vivais la version du bon élève

Celui qui était premier de classe

Qui recevait l’adulation de ses profs

Et l’admiration de mes chers parents

 

Dans mes années de réclusion totale

Dans une maison de formation jésuite

Perchée sur une haute montagne

Je vivais une version de moi-même

Qui aspirait à la totale sainteté

 

Lors de mon exil volontaire au Brésil

Où la version jésuitique prédominait

Je voulais sauver les âmes nord-destines

Dans les zones les plus reculées et pauvres

Dans ces régions de sécheresse du Brésil


Quand malgré tout, le vide m’habitait

Et que je réalisais que quelque chose clochait

Dans cette version surréaliste de moi-même

Je consultai une vieille dame allemande psy

Qui remua pierre par pierre le terreau

Sur lequel la fourberie pseudo-catholique

Avait érigé un château aux multiples dédales

 

Un beau jour je vis clairement cette version

Qui n’avait rien à voir avec ma propre légende

Qui avait été créée de bonne foi par des êtres

Qui sans le savoir voulaient façonner mon avenir

Le retour dans ma terre natale avec cette clairvoyance

D’une autre version de moi-même était évidente

 

C’est ainsi que je rencontrai l’amour de ma vie

Que j’ai fondé une famille avec enfants

Que maintenant j’ai trois petits-enfants adorables

Que l’amour et le travail étaient présents

Mais hélas le destin a voulu que ma belle Andrée

Celle que j’ai tant aimée soit partie un jour de mars

Dans un autre univers d’où on ne revient pas

 

C’est alors qu’au moment où j’écris ce poème

Une autre version de moi-même est en train de surgir

Une autre version de moi-même est en construction

Un vide que j’ai à remplir de l’intérieur

Une construction de qui je suis vraiment

Un chemin qui me conduit à vivre

Ma vie tout simplement sachant bien

Que le vide ne sera jamais totalement comblé


vendredi 8 juillet 2022

Le vide qu’on croit vide

 


Ce vide qu’on ressent dans notre vie de tous les jours qu’on essaie de combler, de remplir de multiples manières est ce tunnel qui nous permet de rejoindre l’autre partie de soi-même. Cette partie bien réelle qui est soi-même, qui est cette partie lumineuse, éternelle qu’on veut rejoindre, car c’est nous.

On passe sa vie à combler ce vide par la consommation à outrance de tout ce qui nous tombe sur la main : biens de consommations, amours éphémères, divertissements divers, etc. On se rend compte que ce vide est toujours là malgré tout.

On se met en colère On pleure la perte des êtres qui nous entourent. On est frustré dans notre travail. Les loisirs ne nous divertissent pas suffisamment. On ressent toujours ce vide. C’est comme si l’autre version de soi est inatteignable et pourtant c’est nous. C’est la partie éternelle, intemporelle.

Tant que la fusion entre ces deux parties de nous-mêmes ne sera pas accomplie on ressentira ce vide existentiel. La clé pour atteindre cette autre partie c’est le vide qui est ce tunnel qui nous conduit vers cette autre définition de nous-même. Il faut accepter de vivre ce vide dans toutes nos expériences terrestres. Une chose est certaine. Ce vide ne sera jamais comblé. Toutes nos frustrations, nos pertes viennent du fait que ce vide n’est jamais comblé. Alors une prise de conscience que l’autre partie de soi-même veut fusionner nous fera mieux accepter de vivre dans notre temporalité ce vide continuel.

dimanche 3 juillet 2022

Espoir de l’aube

 


Quand je regarde au loin

Après une nuit sans fin

J’implore qu’advienne

L’aube pour chasser ces ténèbres

Que je ne suis plus capable

De supporter

 

Quand je regarde ma petite planète

Avec ses montagnes de souffrances

Avec ses humains que de noms

J’implore en pleurs qu’advienne

L’aube pour m’apporter une lueur d’espoir

Pour chasser cette détresse

Que seule la lumière peut ensevelir

 

Quand je regarde mes petits-enfants

Et que je les vois s’adonner à leurs jeux

Cela m’ouvre sur l’espoir

Que l’aube m’apportera enfin

Des rayons d’espérance

Pour calmer ma désespérance

 

Quand je regarde les ténèbres

D’une autre nuit qui vacille

Entre la clarté disparue et sa noirceur

Je plonge mon être dans le vide

Pour y trouver un début d’espérance

 

L’espoir de l’aube

L’espoir de la lumière

Qui revient éclairer

À nouveau ce monde vacillant

Et retrouver l’espoir à nouveau

L’espoir de l’aube

L’aube nouvelle

L’aube éternelle




 


vendredi 1 juillet 2022

J’ai souvenir encore

 


Oui j’ai souvenir encore

De mon frère Denis

Qui était venu chez moi

Avec femme et enfants

Il y a fort longtemps


Ce frère très cher

Est parti une nuit 

De ce mois de février

Sans que je puisse

Lui faire mes adieux


Destin cruel que celui-là

Ne pas pouvoir lui dire

Des mots d’amour

Des mots de tendresse

De mots qui apaisent

Des mots qui aident

À partir en paix


Oui j'ai souvenir encore

De ton humour

De ta tendresse

De ta délicatesse

De ta gentillesse

Sache que je te porte

Pour toujours

Dans mes souvenirs




lundi 20 juin 2022

Comme si tu étais là

 Poème inspiré des chansons de Juste Robert et Daniel Bélanger.



Comme si tu étais encore un peu ici

Assise dans la cuisine à regarder tes recettes

À choisir ta plus belle casserole dans un but précis

Pour inviter ta grande Luce et son beau Germain


J’ai retrouvé tes souliers avec ta belle veste

Dans un coin de ton gros placard

Sur une étagère j’ai retrouvé ton vieux disque

De Barbara que tu écoutais en boucle jadis

 

J’ai arrosé les fleurs que tu avais choisies

Si tu me demandais comment je vais

Cela pourrait aller mieux


Ma belle Andrée j’ai posé ta photo

Sur le coin de mon bureau

Celle que j’avais prise de toi

Un certain jour au restaurant

 

Ma belle Andrée si tu pouvais

Revenir sur terre

Pour me prêter ton épaule

Afin que je puisse dormir mieux

J’en aurais tant besoin pour m’appuyer

Dans mon lit quand il pleut

Je pourrais rêver mieux

Et sécher mes pleurs

Même si tu n’es plus là



dimanche 19 juin 2022

Au pays des souvenirs de mon père

 


Je revois cet homme un soir d’été

Qui se berce songeur près de la fenêtre

Dans cette maison jadis construite

De ses propres mains travailleuses

 

Pourquoi un tel destin imprévu

Est venu barrer la route de mes rêves

J’espérais tellement de cette vie nouvelle

Où je voulais construire le futur de mon destin

 

Ce que j’avais de plus précieux

Me fut enlevé à tout jamais

Cette santé qui permet tous les espoirs

De construire un coin de paradis

 

Cet  homme dont les mots énumèrent

Tous ses maux dans le vide sidéral

D’une existence tant voulue autrement

N’est plus depuis longtemps

 

Son fils imagine que ce père disparu

Aurait pu avoir une autre vie

Il ignore cependant si à quelque part

Cet homme a trouvé des parcelles de bonheur

 


mardi 24 mai 2022

Le diaporama d’une vie

 


Si on faisait défiler une vie

On y verrait des images

De joies, de tristesse

De sourires, de pleurs

 

Joie insouciante de l’enfance

Tristesse des espoirs déçus

Sourire des premiers succès

Pleurs des premières pertes

 

La vie c’est un peu comme les saisons

Il y a ce printemps avec son renouveau

L’été qui embellit et illumine

L’automne qui fait disparaître un peu tout

L’hiver qui plonge dans le sommeil

 

Il y a de ces choses éphémères

Il y a ces souvenirs durables

Il y a ces chagrins éternels

Il y a ces espoirs heureusement



samedi 30 avril 2022

Une poignée de porte rebelle

 


Jamais je n’aurais pensé de toute ma vie

Qu’une simple poignée de porte

Serait pour moi une menace à ma survie

Tellement cette réparation comporte

Une adresse simpliste pour les humbles

Bipèdes qui peuplent cette planète

 

Cette porte que je n’arrivais plus à ouvrir

Fermée à tout jamais aux tentatives

Herculéennes d’amener dans ma face

Cette ouverture vers des horizons nouveaux

Où mon être plongé dans un chagrin

Explicable mais tout à fait inévitable

Comme le typhon qui détruit tout

Sur son passage sans épargner personne

 

Et cette clé inutile incapable d’ouvrir

Cette simple et vulgaire et insipide porte

À laquelle je ne demandais même pas

De m’ouvrir sur des horizons inconnus

Même pas de me laisser entrevoir

Par une toute petite fente

Ce que seraient ces espaces sidéraux

Qu’on a à peine imaginé nous terriens

 

Cette porte s’ouvrira-t-elle un jour

Qui aura la clé pour l’ouvrir

Et derrière cette porte que va-t-on

Rencontrer qui fera notre malheur ou notre bonheur

Qui sait ce que cet univers devant nous nous réserve

Qui peut palabrer sur ces énigmes inconnues

Alors je cherche et je cherche encore et encore




lundi 25 avril 2022

L’inutilité de ce qu’on croit important

 


Il s’agit de perdre un être cher

Et se réveiller le lendemain

Avec un constat évident

Sur l’éphémère importance

De ce qu’on croit utile

 

Que reste-t ’il de nous après la faucheuse

À quoi sert de s’attacher à ces choses

Que la société nous vante comme indispensables

De la foutaise tout simplement

 

Trop de bipèdes humains sont esclaves

De ce que cette société de consommation

Propose encore et encore jusqu’à nous rendre

Malades et avec une envie de vomir

 

Je regarde ce qui appartenait à l’être aimé

Bientôt il sera inutile de s’y attacher

L’important n’est pas dans ces choses éphémères

Il est invisible et rien ne pourra l’effacer

 

Encore une fois il faut aller au plus profond

De soi-même au-delà des apparences pour trouver

L’essentiel qui a du sens et oublier enfin

De donner de l’importance à de l’inutilité





samedi 23 avril 2022

À travers mes yeux

 


Je verrai vieillir tes petits-enfants

J’entendrai pour toi leurs rires

Je les consolerai de leurs premiers chagrins

J’admirerai leurs diverses prouesses

 

Ta joie et ton rire résonneront toujours

Lors de ces fêtes et de ces rencontres

Tu seras toujours présente avec nous

Pour célébrer et se remémorer

 

Je regarde cette photo ci-haut

Où assise près de moi tu souriais

Jamais je n’aurais imaginé

Que trois mois plus tard

Le cruel destin t’aurait frappée

 

Je verrai pour toi fleurir le lilas

J’entendrai pour toi le chant des mésanges

Je contemplerai pour toi les étoiles

J’imaginerai que l’une d’elle

C’est toi oui toi



mercredi 13 avril 2022

Seul dans le même décor

 


À la mémoire de ma belle Andrée partie trop tôt

 

Tu es partie sans que je puisse

Te dire au revoir et combien je t’aime

Maintenant seul je te cherche partout

Dans ce décor qui était le tien

 

On aura beau me faire accroire

Que ton étoile brille à quelque part

C’est dans notre même décor

Que j’aimerais sentir ta présence

 

Je sais que tu ne me veux pas triste

Tu veux que je me rappelle

Les bons moments passés

Tout ce qu’on a bâti ensemble

 

Mon chagrin demeure entier

J’entends le bruit de tes pas

Dans tous les racoins de la maison

Ah si je pouvais faire de ces souvenirs

Autres choses qu’une irréalité intemporelle

 

Tu es partie et on ne se retrouvera plus

Dans la même pièce ni dans le même décor

Les souvenirs ne peuvent remplacer

Une présence réelle