Je me suis réveillé, ce matin, avec cette phrase
latine comme ver d’oreille. Cette énigmatique phrase criante de vérité veut
dire : « Souviens-toi que tu vas mourir, toi aussi. » N’allez pas croire
que je me pensais éternel loin de là, mais réaliser que ma vie aura une fin me
fait apprécier mon café Nabob, torréfaction corsée.
À bien y penser, je vis le schéma que bien des
civilisations ont vécu : naître, être, grandir, croître, se développer,
rayonner, se fatiguer, s’épuiser, vieillir, souffrir, mourir, disparaître. Je
ne suis pas le seul à penser que notre civilisation judéo-chrétienne est en
train de s’effondrer. Que mes yeux se tournent vers nos voisins du Sud ou que
mon regard se projette vers ces pays où on égorge, viole, bombarde, tue à qui
mieux mieux au nom de quelques idiotes idéologies, cela me prouve que quelque
chose ne tourne pas rond sur ma petite planète bleue.
Tout comme plusieurs d’entre vous, les voyages m’ont
permis d’élargir mes horizons et de constater que mon coin de pays n’était pas
le centre de l’univers. Dans la plupart de ces voyages, j’ai visité des ruines.
Ce sont ces ruines qui attirent les touristes. Penser à l’Acropole à Athènes,
au Colisée romain, à Stonehenge en Angleterre et à d’autres ruines que je n’ai pas visitées comme Palmyre en Syrie,
Khéops en Égypte. Cela prouve que les civilisations passent tout comme mon
humble personne va disparaître dans un avenir pas si lointain.
Ce qui me console en beurrant ma rôtie, c’est que je
suis le fruit d’une évolution qui s’étend sur des milliards d’années. Je vis
sur une petite planète qui se promène dans cet univers que les puissants
télescopes à peine entrevoient. Alors respire par le nez mon octogénaire et
apprécie goulûment chaque seconde de ta vie.
Si une simple rôtie m’apporte un certain bonheur,
force est de constater que je ne suis pas aussi pessimiste que cela, mais je ne
n’ai pas le goût de rire ni de pleurer. J’essaie de comprendre dans quel monde
de fous je vis. En 2023, dépenser des milliards et des milliards dans des
équipements pour tuer, laisser des dictateurs tuer leurs peuples, laisser
crever des populations entières, continuer à polluer et finalement ce 1% qui
fait la pluie et le beau temps. Oui, j’essaie de comprendre. J’aimerais bien
prendre un chocolat avec Voltaire ou une tisane avec Victor Hugo.
Il n'y a rien à comprendre dans ce monde en folie et je suis désolé de laisser à mes enfants un environnement peu rassurant pour eux
RépondreEffacer