Entreprise très hasardeuse pour l’homme que je suis de
m’aventurer sur ce terrain probablement miné. Je vois déjà les dames qui me
lisent régulièrement esquisser un certain sourire sceptique. Que va-t-il écrire
d’intelligent sur nous?
Dois-je rappeler que c’est une femme qui m’a mis au
monde et qui m’a allaité. Déjà cela suscite chez moi toute une admiration
d’autant plus que cette mère a répété ce geste avec dix autres enfants pendant
qu’elle avait à gérer en même temps tous les travaux de la maison.
J’ai aussi comme expertise d’avoir observé pendant
près de cinquante ans la femme que j’ai amenée dans ma vie. Il y a bien aussi
ma fille, mes petites-filles, mes sœurs, mes tantes. Cela me donne une connaissance pratique et non
théorique.
Quand j’observe une femme avec sincérité, je découvre
un être qui échappe à toute possession. Elle n’appartient à personne sinon à
elle-même, et c’est justement dans cette liberté qu’elle révèle son mystère.
Quand je vois ces femmes sur mon petit écran tellement
souffrir d’injustices dans divers pays où elles tiennent le pays à bout de bras
où on les prive du droit d’être tout simplement elles-mêmes, cela m’arrache le
cœur. Femmes qui me lisez imaginez-vous à Gaza, à Kaboul ou en Iran avec ces
Ayatollah.
La femme n’est pas l’ombre de l’homme, pas plus
qu’elle n’est son adversaire. Elle est son égale en dignité, en puissance de
vie, en capacité d’aimer et de transformer le monde. Quand je regarde la femme,
j’apprends à me regarder moi-même autrement : avec humilité, avec respect,
avec la conscience que la vie ne s’accomplit jamais sans l’autre.
Ainsi, ce regard que je pose n’est pas celui de la
possession, mais celui de la gratitude. Gratitude envers celles qui tissent
l’humanité dans l’ombre et la lumière, dans l’amour et la douleur, dans la
dignité d’être femme.
Alors, face à la guerre, à la domination, à la
violence, il reste à choisir ce regard. Celui qui dit non à la possession et au
meurtre, et oui à la rencontre et à l’avenir.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire