Au milieu de la nuit où le sommeil tardait à venir endormir l’être parfois torturé que je suis, une question existentielle est venue trottiner dans ma tête. Est-ce possible d’avoir encore des rêves à un âge avancé? Nous avons derrière nous l’enfance, l’adolescence et dans le monde adulte une carrière et finalement la retraite. On se retire de quoi au juste?
En prenant mon café ce matin, cette question me
trottait encore dans la tête. Se retirer? Retraiter? Ces verbes me donnent
froid au dos et me plongent dans un questionnement inquiétant. Est-ce que le
rêve est encore possible? Est-ce que l’impossible peut devenir possible? Est-il
possible de vivre le meilleur de notre vie encore aujourd’hui?
Voilà un questionnement qui ébranle mon monde
intérieur, moi qui pensais faire une toute petite marche simple dans la nature
georgienne. Ne me dites pas que je vais être obligé de faire une réelle
transformation de mon monde intérieur pour entrevoir une réalité autre qui
tuerait l’impossibilité de rêver.
En fait la question est de savoir si on peut encore se
réinventer à ce moment-ci de notre vie, de notre âge assez avancé. Oublions la
possibilité de changer d’apparence quoique dernièrement j’ai changé ma coupe de
cheveux ce qui a fait parler. Non, il n’est pas question de partir à l’autre
bout du monde surtout en cette époque troublée. Tout laisser tomber? Je me
demande bien ce que je laisserais tomber. Il y a bien des morceaux de mon corps
qui tombe sans me le demander.
Confucius est venu me rappeler qu’on a deux vies et
que la deuxième commence le jour où on réalise qu’on en a juste une. Cela
m’apprend que cette vie unique qui m’appartient me permet encore de me
réinventer, de prendre le temps de vivre, de se recréer intérieurement, de
s’émerveiller et d’aimer les êtres qui sont dans notre vie. Bref, pour conclure
ce texte un peu simpliste, je l’avoue, on a toutes les ressources en nous pour
nous réinventer et faire possibles nos rêves.