mercredi 27 octobre 2021

Rêver à l’impossible

 


Au milieu de la nuit où le sommeil tardait à venir endormir l’être parfois torturé que je suis, une question existentielle est venue trottiner dans ma tête. Est-ce possible d’avoir encore des rêves à un âge avancé? Nous avons derrière nous l’enfance, l’adolescence et dans le monde adulte une carrière et finalement la retraite. On se retire de quoi au juste?

En prenant mon café ce matin, cette question me trottait encore dans la tête. Se retirer? Retraiter? Ces verbes me donnent froid au dos et me plongent dans un questionnement inquiétant. Est-ce que le rêve est encore possible? Est-ce que l’impossible peut devenir possible? Est-il possible de vivre le meilleur de notre vie encore aujourd’hui?

Voilà un questionnement qui ébranle mon monde intérieur, moi qui pensais faire une toute petite marche simple dans la nature georgienne. Ne me dites pas que je vais être obligé de faire une réelle transformation de mon monde intérieur pour entrevoir une réalité autre qui tuerait l’impossibilité de rêver.

En fait la question est de savoir si on peut encore se réinventer à ce moment-ci de notre vie, de notre âge assez avancé. Oublions la possibilité de changer d’apparence quoique dernièrement j’ai changé ma coupe de cheveux ce qui a fait parler. Non, il n’est pas question de partir à l’autre bout du monde surtout en cette époque troublée. Tout laisser tomber? Je me demande bien ce que je laisserais tomber. Il y a bien des morceaux de mon corps qui tombe sans me le demander.

Confucius est venu me rappeler qu’on a deux vies et que la deuxième commence le jour où on réalise qu’on en a juste une. Cela m’apprend que cette vie unique qui m’appartient me permet encore de me réinventer, de prendre le temps de vivre, de se recréer intérieurement, de s’émerveiller et d’aimer les êtres qui sont dans notre vie. Bref, pour conclure ce texte un peu simpliste, je l’avoue, on a toutes les ressources en nous pour nous réinventer et faire possibles nos rêves.

dimanche 31 janvier 2021

Le temps qu’il nous reste

 


Jamais je n’aurais pensé vivre une expérience aussi radicale comme vous toutes et tous d’ailleurs. Au début, on pense que cela sera éphémère, mais on se rend vite compte qu’il n’en sera pas ainsi. Alors on vit le deuil de nos petites habitudes. On vit toutes et tous un sentiment d’impuissance. Et puis le temps fait son œuvre.

On n’a pas le choix de changer notre regard et de voir la vie, le futur autrement. On se rend compte de ce qui est important et de ce qui l’était moins et auquel on attachait de l’importance. Le présent et l’avenir comptent davantage maintenant.

Il y a des leçons à tirer de ces moments incertains que nous vivons. On réalise que l’être humain est ce qui est vraiment de la plus haute importance. Nous vivons au même diapason que tous les êtres qui composent notre planète bleue. Cette planète qu’on violente trop et qui nous rappelle par ses cataclysmes qu’elle existe et qu’il faut y prêter attention.

Qu’en sera-t-il de nos rapports humains? Je crois que nous développons une plus grande empathie les uns envers les autres. Que chaque être humain compte vraiment et qu’une plus grande solidarité s’installe entre nous. On est plus attentif à ce que vit l’autre. Le confinement nous apprend qu’on peut se passer du superflu, de l’inutile qu’on croyait utile.


Une quête de profondeur s’installe en nous. On n’a pas le choix de s’interroger, de se remettre en question, de douter de nos certitudes antérieures, de voir différemment la vie, les êtres, la nature. Bref, cette pandémie nous aura transformés. Elle nous aura sorti de notre zone de confort. C’est l’avènement d’un nouveau monde, d’une nouvelle manière de vivre, de devenir plus zen.

jeudi 5 mars 2020

Être seul avec soi-même


Vous allez me dire que c’est une évidence. Vous avez raison, mais il est bon de s’attarder un peu sur ce que cela signifie. Peu importe ce que nous faisons, tout nous revient d’une façon ou d’une autre.  On a beau vivre dans une collectivité, il n’en reste pas moins qu’on est toujours seul avec soi-même. Il y a bien ces périodes d’ennui ou d’isolement où on a l’impression qu’une partie de notre vie nous manque et cela nous amène à vouloir nous réconcilier avec la vie et on ne sait pas comment faire.

On est n’est pas à l’abri du doute. On a l’impression ou la certitude que notre vie n’est pas pleine, qu’elle pourrait être encore plus pleine. Probablement c’est ce qui caractérise notre finitude, ce besoin de se projeter même si on ne sait pas ce que serait la plénitude de notre vie. Si on vit un manque, une impression que notre assiette n’est pas pleine, vous allez me suggérer de changer d’attitude, de jeter un regard différent, de revoir mes principes, de sortir des sentiers battus, de sortir de ma routine, bref d’être créatif, d’avoir du mouvement. Comme vous avez raison.

Il est vrai que la routine permet de ne pas dépenser trop d’énergie, de vouloir la paix, mais la vie peut devenir plate à cause de ce manque de créativité. La conscience caractérise l’humain que je suis. Si je regarde autrement, si je m’élève, il se peut que je perde l’illusion de manquer ma vie. Admettons que j’accepte qu’il est normal pour un être humain de ne pas être correct. Cette attitude m’enlève beaucoup d’anxiété et c’est déjà beaucoup. Il faut trouver une manière d’avoir du plaisir. Il est évident qu’on se crée des limites, un plafond. On se sent alors vulnérable. Alors, il faut briser ses limites pour faire disparaître l’anxiété.

Quoique l’anxiété nous atteint sournoisement, car nous vivons à une époque où toutes les tragédies humaines, les catastrophes nous sont communiquées en temps réel. Même si on est loin des médias sociaux, il y a toujours une personne pour nous demander si on est au courant de ceci ou de cela. En lisant La servante écarlate ou en regardant cette série télévisée comment voulez-vous ne pas avoir des rêves qui virent au cauchemar.

Il faut dire que l’actualité nous sert bien des drames. Même si je m’étends sur le fait qu’on est seul avec soi-même, on est un être social. On ne peut ignorer l’autre. Et puis, il y a cette nature qu’on peut admirer du moins ce qui en reste.

mardi 15 octobre 2019

Célébrer la vie


On me demande dans mes futurs écrits de célébrer la vie plutôt que de m’apitoyer sur notre condition humaine. On me dit : « Jacques, tu as déjà trop écrit sur la vieillesse et ses malheurs multiples, sur la mort inévitable, sur la finitude de l’être humain et moult autres sujets qui portent le bipède sans plumes à vouloir disparaître à tout jamais de la surface de la terre. »

Bon, relevons le défi de célébrer la vie. Par où commencer? Tiens, l’économie. Ah bon, on n’aura jamais notre pleine indexation, on s’appauvrit de plus en plus et nous ramasser dans un centre d’hébergement va nous coûter la peau des fesses. Tu t’écartes, mon Jacques. Tu dois célébrer la vie. Ah oui, 1 % détient toute la richesse. Les pauvres deviennent de plus en plus pauvres. Les Amazon, Facebook, Google, Apple contrôlent nos vies et savent ce qu’on aime manger, où voyager, où s’habiller, etc. De plus notre pauvre Desjardins se fait voler nos données identitaires par milliers. Tu t’écartes, mon Jacques. Tu veux que je louange le règne de l’auto, le transport du pétrole par trains ou pipelines?

Bon, essayons de trouver une fissure à quelque part où je pourrais célébrer la vie. Ah la politique… Au moment où j’écris ces lignes il y a dans ma Beauce natale un candidat climato-sceptique, anti-immigration, contre la gestion de l’offre, etc. Et les autres? Paroles, paroles, paroles me chanterait Dalida.

Allons du côté de nos viscères pour louanger la vie. On ne sait plus quoi manger, Fruits et légumes sont suspects à cause des pesticides. Nous devons laisser tremper nos raisins au cas où… La viande? Voulez-vous nous faire harceler par les véganes et les végétaliens. Et ces animaux qu’on ne laisse plus brouter en paix.

Au plus profond de toi-même, tu ne veux pas célébrer la vie n’est-ce pas? Oui, oui, je veux célébrer la vie même si l’art de s’épanouir dans un monde incertain est difficile. Pour célébrer dignement la vie, il faut avoir trouvé un sens à la vie. Aujourd’hui, on s’inquiète sur la l’avenir de la planète. On entend dire que des jeunes ne veulent plus mettre des enfants au monde, car la capacité de notre planète à nous nourrir a atteint ses limites.

Il faudra dans un autre article que je retrouve la route du sens, cette fameuse route qui me conduira à célébrer la vie.

mercredi 3 juillet 2019

Vieillir en sagesse

Encore une fois, je sors de mon lit en me disant que chaque lever me rapproche de la ligne finale fatidique. Vous allez penser que je vais encore écrire sur un sujet qui déprime et croire que ma vie de septuagénaire est d’une tristesse absolue. Absolument pas! Bien au contraire, malgré le fait que je ne puis nier ma courte promenade terrestre, le fait de se donner de la perspective et surtout de relativiser me permet d’inventer des façons de vieillir qui soient toutes nouvelles.

Alors oublions que chacune de mes respirations me rapprochent de la mort. Constatons que la destinée humaine a été et est toujours au centre de mes questionnements existentiels. Est-ce que le fait de vieillir empêche de trouver la vie intéressante?

Quand je regarde ma place dans l’univers et que je mesure avec modestie cette place, je m’étonne et je réalise la chance que j’ai d’être encore en vie et surtout d’arrêter d’avoir peur de vieillir, car c’est la seule façon de rester en vie. Le déclin physique et mental guette tout le monde. Je ne peux y échapper. Dans le mot vieillir, il y a le mot vie.

Célébrer la vie chaque jour, pourquoi pas! Je me convaincs chaque jour de l’importance de faire le ménage dans mes mémoires surtout celles qui empestent mon existence. Je connais trop de personnes qui pleurent ad nauseam une séparation, la mort d’une personne, etc. Réaliser que la personne la plus importante est soi-même et que rien qui nous arrive n’est le fruit du hasard. Dans tout, il y a quelque chose à comprendre.

C’est un cliché d’affirmer que je viens au monde seul et que je vais quitter ce monde seul, mais comme il est véridique.

samedi 30 mars 2019

Ce n'est qu'un rêve

Il y a de ces matins où j’aimerais oublier certains rêves qui émergent de zones inconnues de ma personne. En regardant cette autre journée qui s’éveille, j’ai décidé de créer un rêve qui restera hélas qu’un rêve à moins qu’un miracle ne se produise. On ne sait jamais. Tout est possible dans notre terrestre de vie.

De ce cher passé, pourquoi ne pas garder que de bons souvenirs de joie, de partage et de bonheur même si ces derniers ont été minimes. Si dans les jours qui viennent, j’arrêtais de me projeter dans le futur et encore moins d’aller faire des voyages dans les mauvais souvenirs du passé. Vivre tout simplement le moment présent sans me soucier de ce qu’il pourra bien se passer demain.

Je sais que le quotidien de ma vie ne sera pas parfait. Comment éviter les moments tristes, les coups de cafard, de colère, etc. La vie est faite de tout cela. Je sais que des collègues vivent quotidiennement des situations pénibles. Pour certains, c’est la perte d’un être cher et il faut alors apprivoiser la solitude. Il n’est plus là pour partager, se supporter, s’entraider. Pour d’autres collègues, c’est de prendre soin à longueur de journée de son être cher en perte d’autonomie. Se sentir alors seul dans cette nouvelle vie de proche aidant. Ne comptons pas sur cette chère société qui n’offre aucun répit. On a beau se dire que la vie c’est cela aussi. Il faut alors plonger au plus profond de soi et se dire qu’on sera plus fort qu’hier. La vie est trop courte et trop belle pour n’en garder que le mauvais.

Alors, mon rêve est d'aimer la vie dans les choses les plus simples, de nous aimer les uns les autres sans nous juger, sans nous critiquer ou essayer de nous changer, nous accepter avec les qualités et les défauts qui font ce que nous sommes. Le remède le plus efficace et qui surpasse bien des overdoses de pilules est l’amour dans le sens le plus noble de ce mot. Sans amour, à mon sens, on ne vit qu'à moitié. Je ne parle pas que de l'amour dans une relation amoureuse, mais de l'amour tout simplement ...il peut nous guérir de nos maux quotidiens, notre tristesse passagère, et de tellement de choses auxquelles on ne penserait pas.

Enfin pour terminer à élaborer ce rêve probablement utopique, pourquoi ne pas s’émerveiller tout simplement. Piétiner le négatif qui tente d’émerger. Rire ou du moins sourire quotidiennement même pour les choses les plus débiles. Surtout ne pas perdre espoir. Faire confiance à la vie. Voilà! Ce n’est qu’un rêve et je tenais à vous le partager.

mercredi 14 novembre 2018

Ecce homo


Oui, cet homme qui surgit des ténèbres d’une autre nuit se pose une terrible question existentielle que son café matinal aura peine à résoudre. Moi, je sais que j’existe. Aucun doute là-dessus, mais est-ce que Dieu existe vraiment? S’il existe vraiment, je me demande à quoi il ressemble et comment il intervient dans ma vie. S’il n’existe pas, je me demande pourquoi on l’a inventé.

Cet homme, cet ecce homo, n’est pas seul à vivre des moments de solitude, seul dans la maladie, dans le vieillissement et surtout devant la mort, la mienne ou celle d’un être cher. Je suis porté à penser que c’est pour combattre cette solitude qu’on a inventé Dieu.

Je ne vous apprends rien que la planète vit des moments qui sont d’une tristesse inouïe. Pourtant ce drôle de Dieu s’il existe n’intervient pas dans ce monde cruel. Famine, guerre, cupidité, aucun Dieu pour mettre fin à ces horreurs. Devant tout cela, je me sens tellement ridicule et insignifiant. Voltaire me soufflerait à l’oreille : « Jacques, cultive ton jardin, c’est ce qui compte. » Je l’entends ajouter l’importance de vivre même si Dieu n’existe pas. Sois un dieu pour toi-même et deviens de plus en plus une bonne personne.

Dans mon passé lointain, j’ai fait des études en théologie. Avec le recul du temps, je suis porté à penser que c’était du verbiage. Avancer en âge donne une certaine sagesse qui me fait rejeter les insignifiances ambiantes. Je sais que d’autres humains pensent différemment. La bienveillance me fait respecter le cheminement de chacun, mais Oh grand dieu, évitez de m’endoctriner. J’ai déjà trop bu de cette eau dans mon innocent passé.

Je sais que ces propos d’un homme à demi réveillé va causer de la peine chez plusieurs. La peine est une belle émotion. La foi est aussi un lieu de refuge rassurant qui nous évite de nous poser de véritables questions. En fait, la foi n’apporte aucune réponse. Elle nous laisse dans une obscurité totale. Cela ne nous empêche pas de vivre en pleine conscience et de s’émerveiller. C’est en regardant ma chatte Capucine qui se fout royalement de toutes ces questions existentielles que je retrouve une grande sérénité qui me permet d’apprécier ma tasse de café matinal Nabod.