mercredi 14 novembre 2018

Ecce homo


Oui, cet homme qui surgit des ténèbres d’une autre nuit se pose une terrible question existentielle que son café matinal aura peine à résoudre. Moi, je sais que j’existe. Aucun doute là-dessus, mais est-ce que Dieu existe vraiment? S’il existe vraiment, je me demande à quoi il ressemble et comment il intervient dans ma vie. S’il n’existe pas, je me demande pourquoi on l’a inventé.

Cet homme, cet ecce homo, n’est pas seul à vivre des moments de solitude, seul dans la maladie, dans le vieillissement et surtout devant la mort, la mienne ou celle d’un être cher. Je suis porté à penser que c’est pour combattre cette solitude qu’on a inventé Dieu.

Je ne vous apprends rien que la planète vit des moments qui sont d’une tristesse inouïe. Pourtant ce drôle de Dieu s’il existe n’intervient pas dans ce monde cruel. Famine, guerre, cupidité, aucun Dieu pour mettre fin à ces horreurs. Devant tout cela, je me sens tellement ridicule et insignifiant. Voltaire me soufflerait à l’oreille : « Jacques, cultive ton jardin, c’est ce qui compte. » Je l’entends ajouter l’importance de vivre même si Dieu n’existe pas. Sois un dieu pour toi-même et deviens de plus en plus une bonne personne.

Dans mon passé lointain, j’ai fait des études en théologie. Avec le recul du temps, je suis porté à penser que c’était du verbiage. Avancer en âge donne une certaine sagesse qui me fait rejeter les insignifiances ambiantes. Je sais que d’autres humains pensent différemment. La bienveillance me fait respecter le cheminement de chacun, mais Oh grand dieu, évitez de m’endoctriner. J’ai déjà trop bu de cette eau dans mon innocent passé.

Je sais que ces propos d’un homme à demi réveillé va causer de la peine chez plusieurs. La peine est une belle émotion. La foi est aussi un lieu de refuge rassurant qui nous évite de nous poser de véritables questions. En fait, la foi n’apporte aucune réponse. Elle nous laisse dans une obscurité totale. Cela ne nous empêche pas de vivre en pleine conscience et de s’émerveiller. C’est en regardant ma chatte Capucine qui se fout royalement de toutes ces questions existentielles que je retrouve une grande sérénité qui me permet d’apprécier ma tasse de café matinal Nabod.

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