jeudi 30 juin 2016

Démêler le vrai du faux

Ce matin, je me suis réveillé avec d’étranges souvenirs nocturnes. Normalement, je n’ai pas souvenance des invraisemblables univers où la nuit me véhicule. Le poids du passé est venu me rattraper. La grande question existentielle qui me trotte dans la tête même quand j’essaie d’être lucide : qu’est-ce qui est vraiment réel ? Est-ce que les gestes que je pose dans ma quotidienne vie plongent leurs racines dans du vrai, du réel ?

Commencer sa journée avec une telle question peut sembler surréaliste. Ne vaudrait-il pas mieux regarder dehors quel temps il fait, ouvrir la télé et écouter Salut Bonjour ou tout simplement me laisser guider par les 24 mouvements du taïchi ou vérifier si mes  plantes ont besoin de la belle eau fraîche ?
Mais non… Pas de repos pour le mortel que je suis. Les images de ma nuit agitée défilent dans ma tête. Je vois différentes personnes de confessions semblables ou différentes en train de prier. Je vois le chrétien agenouillé à la Place Saint-Pierre, le musulman dans une mosquée d’Istanbul, un juif hassidique devant le mur des Lamentations à Jérusalem, un moine bouddhiste assis en lotus devant le Gange, un Derviche tourneur quelque part au Népal.
Je me suis rappelé les prières du matin et du soir de mon enfance ordonnées par une mère pieuse. Le fameux chapelet du soir qui nous sortait de nos jeux dans la cour et si par malheur ma dévote mère décidait de se lancer dans les litanies, quelle crucifixion de nos réalités adolescentes.

Si j’étais un dieu ou une quelconque divinité, j’aurais d’autres chats à fouetter que d’exiger qu’on me prie. Si je sais tout, si je peux tout, si je suis infiniment bon, je vais gérer vos problèmes terrestres sans vos interventions.

Je constate tous les jours comment les peurs, les superstitions, les angoisses existentielles, les idéologies, les traditions modulent la vie des personnes. Je ne suis pas un modèle pour générer une réponse qui correspond au vrai, au réel.
L'octogénaire que je suis est capable de mesurer comment ce qu’il prenait pour du vrai a fait bifurquer sa vie dans des dimensions qui ne correspondaient pas à la réalité d’un simple mortel qui devait construire sa vie selon ses propres paramètres. Souhaitons que je me donne encore quelques années pour réussir à démêler le vrai du faux.

mercredi 6 mai 2015

Si je prenais le temps…

Oui, si je prenais le temps d’écrire ce qui me passe par la tête ces temps-ci, il serait question d’ignorance et de pauvreté. Je trouve que ce sont les deux principaux fléaux qui affligent ma chère planète encore en ce 2024.

Vous allez me dire que c’est la guerre qui frappe dans certaines régions qui devraient t’empêcher de dormir. Oui, c’est vrai qu’il y a ces guerres. Qu’est-ce qui pousse une jeune personne à prendre un fusil pour aller tuer un autre humain comme elle? Je réponds sans hésiter que c’est l’ignorance. On se fait embobiner par des pseudo-théologiens de tout acabit qui ne comprennent rien aux sciences des religions, qui ont appris quelques mantras par cœur qu’ils débitent à des fidèles souvent ignares et crédules.

Je trouve inconcevable qu’en ce 2024 règne encore tant de pauvreté sur ma planète. Des gens au moment où j’écris ces lignes ont faim et vivent dans des conditions matérielles pitoyables.

Comment ces 1 % qui possèdent 90 % des richesses de la terre peuvent-ils dormir calmement? Même s’ils ont des fondations philanthropiques, ils n’ont pas d’excuse. Leurs fondations servent à payer moins d’impôts. Je ne parle pas de ces inconscients qui cachent leurs avoirs dans des paradis fiscaux. Une honte quand on pense qu’ils utilisent les mêmes routes, les mêmes écoles, les mêmes hôpitaux que nos impôts servent à financer.

Je ne décolère pas devant toutes ces injustices. Dans mon propre pays, on enregistre un taux d’analphabétisme effarant. Nos voleurs et nos tueurs en prison ont à peine un cours primaire selon une étude qui m’est passée sous les yeux.



Oui, quand je fais taire les bruits de ma civilisation pour réfléchir en paix sur l’état de ma planète, une évidence me saute aux yeux. Si j’avais une baguette magique, je la pointerais volontiers vers deux cibles majeures : l’ignorance et la pauvreté.

vendredi 17 avril 2015

Les murs de l’incompréhension

J’ai toujours pensé que l’usage de la force était la manière de masquer une grande faiblesse. Quand j’analyse le comportement des bipèdes qui l’utilisent sur ma petite planète bleue, force est de constater que les grands idéaux issus de la Révolution française sont loin de les habiter. Liberté, égalité, fraternité. Trois réalités absentes dans la vie de ces barbares.

Que puis-je faire quand un fusil est braqué sur ma tempe? Toute tentative de dialogue est impossible. On veut me dominer, me soumettre, me faire disparaître. En 2023, il semble impossible de s’asseoir autour d’un café et d’échanger calmement dans le respect sur notre vision du monde, de la réalité humaine.

Pour amener un fanatique, un dominateur à dialoguer, il lui faudrait faire tout un saut en hauteur. Accepter de remettre en question sa vision du monde, son héritage familial et culturel. Cela ne se fait pas en cinq minutes. J’ai vécu à une certaine époque dans un certain carcan qui m’avait amené dans des directions totalement opposées à mes aspirations véritables. Cela a pris des années à me libérer par toute une démarche intérieure.

Malheureusement, je vois tous les jours les vestiges de ce manque de dialogue véritable. Pour être certain d’éviter à tout jamais le contact, on érige des murs. Pensez à celui qu’on a construit entre Israël et la Palestine ou celui qui séparait Berlin à l’époque de la guerre froide. Que dire du mur que Trump avait voulu construire pour séparer les USA du Mexique? Comme touriste, on va visiter le mur d’Hadrien et la Grande Muraille de Chine. Pensez à toutes ces villes fortifiées où il fallait passer obligatoirement par une ou des portes afin de contrôler.


Plus proche de notre réalité quotidienne, il y a ces refuges dans le silence, dans la consommation, dans les évasions multiples. Combien de personnes âgées se sentent emmurées dans ces résidences où elles se sentent parquées. Je pourrais écrire encore des pages sur ce sujet. Je me contente d’affirmer que l’humanisme ne brille pas fort dans le ciel de notre petite planète bleue. 

Et si je continuais à écrire, je vous dirais mon profond écoeurement devant ces milliards qu'on consacre à l'armée et dire que des millions d'Africains crèvent de faim au moment où j'écris ces lignes.