vendredi 19 avril 2024

Ces herbes qu’on désherbe

 


Jadis à quatre pattes comme une bête

Dans ma platebande au ras du sol

J’arrachais les supposées mauvaises herbes

Que mes frères herbivores aimeraient

Tant savourer et tant déguster

 

Dans cette position à dimension animale

Mon esprit vagabonde et se questionne

Il me chuchote de critiques secrets

Ah si tu pouvais arracher ainsi

Ce qui ne va pas dans le vaste monde

 

Il vient me chercher le toubib

Il connaît mon point faible

A-t-il parcouru les sentiers

De Compostelle avec moi

En quête d’un sens à tout

 

C’est évident que je passerais

Mes jours et mes nuits à éradiquer

Le mal, la bêtise humaine, l’inconscience

Mais je préfère arracher mes supposées mauvaises herbes

Et mettre en valeur toutes ces autres belles fleurs


Mais je vois aujourd’hui les choses autrement

Les abeilles, les papillons, les taons me disent

Dans leur langage évidemment

Laisse-nous ce que tu veux arracher

Ta cour n’est pas un terrain de golf

 

Laisse-nous butiner sur tes pissenlits

Je vous ai entendus

Il en sera ainsi

Ma cour vous appartient aussi


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