Qui est cette grandement oubliée, me direz-vous? Je
vous donne tout de suite la réponse : la VOLONTÉ.
Je vais écrire ce texte en je même si cela concerne
d’autres je formant ainsi à la longue un nous inclusif, expression que
j’emprunte à une certaine dame qui en arrachait beaucoup jadis parce que trop de volontés se
manifestaient.
Mais avant de développer, il me faut une mise en
situation, un préambule ou un sujet posé avant de l’amener trop loin. On ne te
tue pas impunément un professeur de français retraité.
Depuis quelques années, j’ai assisté, entendu, vu
plusieurs exposés visant à trouver la formule magique qui nous laisserait vivre
longtemps et paisiblement. Je vous en
fais une courte énumération.
Je sais maintenant qu’en faisant mon épicerie je
dois lire les étiquettes et vérifier le taux de sucre, de sel et autres poisons
du genre.
Lors d’une conférence sur la fin de vie, j’ai appris
que je ne dois pas m’enlever la vie pour une raison futile comme un vide
existentiel, les articulations qui grincent, la nostalgie du travail passé ou
quelques autres balivernes du genre. Il me faut une grosse et bonne raison pour
poser ce geste fatidique. C’est noté.
Lors d’une conférence sur l’andropause, j’ai appris
qu’il fallait avoir à l’œil ma prostate, que si ma libido avait baissé, c’était
normal et qu’il fallait m’intéresser à autre chose qu’à cette chose qui devrait
hélas faire partie de mes souvenirs sachant qu’elles préfèrent plutôt de la
tendresse étant elles-mêmes ménopausées.
Dernièrement, avec cette conférence sur les deuils, on m’a
dit qu’il fallait apprivoiser la mort pour mieux vivre. C’était la condition
essentielle pour développer l’art de bien vieillir. Alors je n’ai pas le choix.
Quand je serai à l’agonie, j’essaierai de mon mieux de l’apprivoiser si je suis
encore conscient et si je ne souffre pas trop. Il est certain comme disait DJ
Champion que sur le point de crever plus tard ou le mieux vivre n’a plus grande
signification, mais cela sonne bien dans une conférence et surtout lorsqu’on
sait que ce sont les autres qui vont mourir.
Je pourrais continuer longtemps la liste des
conseils qu’on me donne pour mieux vivre sereinement. On m’a parlé de
re-traiter ma vie, de vivre l’instant présent, de m’adapter aux changements,
d’avoir encore des projets, des rêves, etc.
Conclusion : j’en sais trop maintenant et cela
m’angoisse. Ce qu’il faut, c’est la
volonté. Même si on me répétait cela cent fois, je sais qu’il faut que mon je
passe à l’action et cela n’est pas évident. Mon intelligence voit que tout cela
a du sens, mais la volonté se rebiffe, s’entête, se rebelle. Ce manque de
volonté est une plaie généralisée : la paix au lieu de la guerre, la
réforme électorale, l’endettement, la faim dans le monde, la pollution, etc.
Ce que vit mon je, le grand nous le vit également.
Suis-je condamné à aller à d’autres conférences?
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