vendredi 9 janvier 2015

La grande oubliée


Qui est cette grandement oubliée, me direz-vous? Je vous donne tout de suite la réponse : la VOLONTÉ.

Je vais écrire ce texte en je même si cela concerne d’autres je formant ainsi à la longue un nous inclusif, expression que j’emprunte à une certaine dame qui en arrachait beaucoup  jadis parce que trop de volontés se manifestaient.

Mais avant de développer, il me faut une mise en situation, un préambule ou un sujet posé avant de l’amener trop loin. On ne te tue pas impunément un professeur de français retraité.

Depuis quelques années, j’ai assisté, entendu, vu plusieurs exposés visant à trouver la formule magique qui nous laisserait vivre longtemps et paisiblement.  Je vous en fais une courte énumération.

Je sais maintenant qu’en faisant mon épicerie je dois lire les étiquettes et vérifier le taux de sucre, de sel et autres poisons du genre.

Lors d’une conférence sur la fin de vie, j’ai appris que je ne dois pas m’enlever la vie pour une raison futile comme un vide existentiel, les articulations qui grincent, la nostalgie du travail passé ou quelques autres balivernes du genre. Il me faut une grosse et bonne raison pour poser ce geste fatidique. C’est noté.

Lors d’une conférence sur l’andropause, j’ai appris qu’il fallait avoir à l’œil ma prostate, que si ma libido avait baissé, c’était normal et qu’il fallait m’intéresser à autre chose qu’à cette chose qui devrait hélas faire partie de mes souvenirs sachant qu’elles préfèrent plutôt de la tendresse étant elles-mêmes ménopausées.

Dernièrement,  avec cette conférence sur les deuils, on m’a dit qu’il fallait apprivoiser la mort pour mieux vivre. C’était la condition essentielle pour développer l’art de bien vieillir. Alors je n’ai pas le choix. Quand je serai à l’agonie, j’essaierai de mon mieux de l’apprivoiser si je suis encore conscient et si je ne souffre pas trop. Il est certain comme disait DJ Champion que sur le point de crever plus tard ou le mieux vivre n’a plus grande signification, mais cela sonne bien dans une conférence et surtout lorsqu’on sait que ce sont les autres qui vont mourir.

Je pourrais continuer longtemps la liste des conseils qu’on me donne pour mieux vivre sereinement. On m’a parlé de re-traiter ma vie, de vivre l’instant présent, de m’adapter aux changements, d’avoir encore des projets, des rêves, etc.

Conclusion : j’en sais trop maintenant et cela m’angoisse. Ce qu’il faut,  c’est la volonté. Même si on me répétait cela cent fois, je sais qu’il faut que mon je passe à l’action et cela n’est pas évident. Mon intelligence voit que tout cela a du sens, mais la volonté se rebiffe, s’entête, se rebelle. Ce manque de volonté est une plaie généralisée : la paix au lieu de la guerre, la réforme électorale, l’endettement, la faim dans le monde, la pollution, etc.

Ce que vit mon je, le grand nous le vit également. Suis-je condamné à aller à d’autres conférences?

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