dimanche 16 novembre 2025

Si j’avais une lettre à écrire

 


Je ne sais pas à qui l’adresser

Trop de récipiendaires monstrueux

Vous les connaissez trop bien

Vous les avez dans la face sur vos écrans

 

Je leur dirais qu’ils sont des êtres primitifs

Envoyer des jeunes soldats se faire tuer

Soit pour agrandir son territoire

Soit pour voler leurs terres rares

 

Qui peut pousser une mère à envoyer son fils

Pour tuer des pauvres gens qui n’ont rien fait

Que de vouloir vivre dans la sainte paix

Pourquoi ne font-ils pas comme Boris : déserter

 

Sont-ils nés sur terre pour faire la guerre

Ne rêvent-ils pas de fonder un foyer

D’aimer leur femme et leurs enfants

Oui rêver d’un avenir meilleur

 

Désertez mes frères oui désertez

Refusez cette guerre primitive et stupide

Et mon pays qui se prépare à dépenser des milliards

Au cas où des êtres insipides viendraient

Nous attaquer nous attaquer nous attaquer

mardi 11 novembre 2025

La première neige

 


Ah ! Je contemple cette première neige !
Ma pelle n’est pas loin pour l’enlever.
Ah !  Pourtant j’habite dans un pays nordique!
Quand vais-je m’habituer à sa venue
À cette surprise que j’ai, que j’ai !

Toutes les rues gisent à peine blanches,
Ma surprise est sournoise : Et pourtant ? Et pourtant ?
Tous mes souvenirs d’été gisent effacés:
Je suis le nouveau Québécois
D’où les chauds rayons de soleil s’en sont allés.

Consolez, ce pauvre terrien,
Estomaqué par cette poudre blanche,
Riez, bipèdes de novembre,
Pleurez si vous voulez mais pas trop,
Il y a pire à quelque part sur la planète.

Ah ! Comme cette neige devrait m’exciter !
Ma joie devrait déborder.
Ah ! Il n’y a rien là !
Qu’est-ce que quelques centimètres de neige
Qui font tout le bonheur de ces enfants.

jeudi 30 octobre 2025

Un certain regard sur la femme par un homme

 


Entreprise très hasardeuse pour l’homme que je suis de m’aventurer sur ce terrain probablement miné. Je vois déjà les dames qui me lisent régulièrement esquisser un certain sourire sceptique. Que va-t-il écrire d’intelligent sur nous?

Dois-je rappeler que c’est une femme qui m’a mis au monde et qui m’a allaité. Déjà cela suscite chez moi toute une admiration d’autant plus que cette mère a répété ce geste avec dix autres enfants pendant qu’elle avait à gérer en même temps tous les travaux de la maison.

J’ai aussi comme expertise d’avoir observé pendant près de cinquante ans la femme que j’ai amenée dans ma vie. Il y a bien aussi ma fille, mes petites-filles, mes sœurs, mes tantes. Cela me donne une connaissance pratique et non théorique.

Quand j’observe une femme avec sincérité, je découvre un être qui échappe à toute possession. Elle n’appartient à personne sinon à elle-même, et c’est justement dans cette liberté qu’elle révèle son mystère.

Quand je vois ces femmes sur mon petit écran tellement souffrir d’injustices dans divers pays où elles tiennent le pays à bout de bras où on les prive du droit d’être tout simplement elles-mêmes, cela m’arrache le cœur. Femmes qui me lisez imaginez-vous à Gaza, à Kaboul ou en Iran avec ces Ayatollah.

La femme n’est pas l’ombre de l’homme, pas plus qu’elle n’est son adversaire. Elle est son égale en dignité, en puissance de vie, en capacité d’aimer et de transformer le monde. Quand je regarde la femme, j’apprends à me regarder moi-même autrement : avec humilité, avec respect, avec la conscience que la vie ne s’accomplit jamais sans l’autre.

Ainsi, ce regard que je pose n’est pas celui de la possession, mais celui de la gratitude. Gratitude envers celles qui tissent l’humanité dans l’ombre et la lumière, dans l’amour et la douleur, dans la dignité d’être femme.

Alors, face à la guerre, à la domination, à la violence, il reste à choisir ce regard. Celui qui dit non à la possession et au meurtre, et oui à la rencontre et à l’avenir.

samedi 25 octobre 2025

Réflexion sur le temps

 


Je ne sais pas si le fait qu’une autre année va s’ajouter à mon existence terrestre que je me suis réveillé en me posant cette question : Qu’est-ce que le temps? Cette alternance entre le jour et la nuit n’est-ce pas cela qui me fait mesurer le temps? Si je vivais dans les  pôles de mon globe est-ce que ma façon de voir le temps serait la même? J’en doute énormément.

Dans ma jeunesse où j’ai vécu ces huit années du  cours classique qu’il était long le temps pour arriver à la prise de ruban. Lors de ces vacances d’été je trouvais que le temps courait trop vite. Pourtant quand l’octogénaire que je suis regarde le temps écoulé il trouve qu’il fut très court.

Quand je visite ma nonagénaire de tante qui me parle à chaque fois qu’elle veut arrêter sa destinée terrestre et vouloir que son âme quitte son vieux corps, je me demande pourquoi cet empressement d’arrêter le temps qui égrène sa vie. Sera-t-elle plus heureuse hors de son corps matériel?

J’ai beau lui expliquer que dans son au-delà elle passera bien du temps à se remémorer le bon temps qu’elle a passé sur sa terre beauceronne. Pourquoi cet empressement puisque que c’est dans son corps matériel qu’elle pouvait vivre des expériences et meubler cette mémoire que son âme emportera dans son nouveau monde où il n’y aura plus la nuit et le jour pour le découper.

Longtemps, j’ai cru que le temps se mesurait en années, en événements, en réalisations. J’ai compté les jours, les saisons, les projets accomplis. Mais plus j’avance, plus je comprends qu’il se mesure autrement : en profondeur vécue, en paix intérieure, en gratitude.

Ce que je prenais jadis pour des pertes — la disparition d’êtres chers, l’effacement de certaines forces, la lenteur des gestes — devient aujourd’hui une autre forme de connaissance : celle de la finitude acceptée.

Boire un café chaud le matin, marcher lentement, observer un oiseau dans le jardin — tout cela prend une importance nouvelle, parce que je sais que rien n’est garanti, que tout est grâce si ce mot veut dire encore quelque chose aujourd’hui. Je termine en écrivant que vieillir, c’est entrer dans une autre qualité du temps.

Le site de mes écrits : jacques.rancourt.org

samedi 4 octobre 2025

M’as-tu oubliée?

 


Comment pourrais-je t’oublier chérie

Après cinquante ans de vie ensemble

Rien n’a tellement changé dans ta maison

Mais seulement ta présence me manque

 

Comme promis lors de ta fin de vie

Je veille sur les tiens et les miens

On n’oublie aucun de tes anniversaires

On t’imagine encore parmi nous

 

Et toi dans ton nouvel univers

As-tu retrouvé ta parenté

Est-ce que la terre te manque

Aimerais-tu retrouver ton corps

 

De ce côté-ci ce n’est pas drôle

Vraiment tout craque de partout

Le chemin devant semble tortueux

Aucune lumière au bout du tunnel

 

Les notes de mon piano me consolent

J’arrose tes fleurs

Surtout ta langue de feu

Que tu aimais tant

mardi 16 septembre 2025

Il n’y a que l’amour qui compte

 


Ce matin je croisai cet arbre

Qui déjà comprend que l’automne

Se pointe le bout du nez

 

Une chose m’apparaît évidente

C’est l’importance de l’amour

Il n’y a que cela qui compte vraiment

 

Cet amour tant recherché

Cet amour tant chanté

Cet amour de tout être vivant

 

Hélas tout s’efface,

Les jours, les saisons,

Les voix qui passent.

 

Reste une braise,

Dans l’ombre et la lumière

Qui éclaire nos pas fragiles

 

Les richesses s’éteignent

Les gloires se dissipent

Les certitudes se brisent

 

Mais un regard

Une main posée

Un souffle partagé,

Voilà l’amour qui compte

 

jeudi 21 août 2025

Ces guerres dont j'ai honte

 


Jamais je ne crierai assez fort mon dégoût face à cette guerre actuelle. Je ne commencerai pas à distribuer les torts, à jouer au gérant d’estrade, à faire la morale.

N’empêche que j’ai honte de l’espèce humaine. Nous assistons à ce qu’il y a de plus laid : la destruction systématique des êtres humains.

Voilà où mènent les idéologies, la soif de domination, l’ego orgueilleux, l’incapacité de neutraliser ses mémoires antérieures.

Nous assistons à une forme de maladie mentale collective où les plus souffrants sont les acteurs de cette guerre. Pauvres soldats manipulés naïvement et inconsciemment pour servir les intérêts qui sont bien loin d’un début de conscience réelle !

Un individu moindrement conscient refuserait de donner sa vie pour des valeurs qui n’ont aucune prise sur la réalité. Ces valeurs sont des constructions virtuelles créées de toute pièce pour agir comme moteur de mise en action des individus.

J’ai dans ma bibliothèque un livre qui parle de ces malades qui nous gouvernent. Il est d’une totale actualité. C’est vrai qu’on a les dirigeants qu’on mérite. Quand l’individu deviendra plus centrique, il choisira des dirigeants intelligents i.e. capables de faire avancer leur peuple dans le respect des différences individuelles. Le pouvoir sera un instrument au service de la collectivité et non au service de l’ego du dirigeant.

Comment se fait-il qu’à l’aube du 21e siècle, les individus confient leur destinée à des malades assoiffés de pouvoir qui n’ont aucun respect, aucun sens des responsabilités ?

Cette guerre coûte des milliards de dollars. Il est quasi impossible de mesurer toute la souffrance humaine causée aux innocentes victimes. Et pourtant que de besoins urgents partout sur la planète !

 J’ai vraiment honte. J’espère que cette guerre va ouvrir les yeux de plusieurs, qu’elle va permettre de découvrir ce qui se cache derrière le miroir de la propagande, de la manipulation, du lavage de cerveau, du conditionnement.

Apprendre à ne pas croire sera la suprême protection de l’être humain. Il découvrira que la conscience ne peut venir de ce qui est collectif. La démarche vers la conscience est hautement individuelle. La lutte se fait dans son territoire secret.

 Changer sa perception du monde, prendre ses distances par rapport à son passé et aux idéologies, découvrir que la paix de l’esprit est d’une importance capitale, tout cela est un travail qui se fait en secret à l’intérieur de lui-même.

S’il ne fait pas ce travail vers la conscience, eh bien il croira ses dirigeants, ses idéologues, les gourous de tout acabit. Il ira faire la guerre au nom de la défense des libertés. Il donnera sa vie, son bien le précieux au premier venu qui lui fera croire qu’il doit agir ainsi. S’il refuse, on le culpabilisera, on le traitera d’égoïste, on le moralisera à qui mieux mieux et on le rejettera même de sa société.

C’est alors qu’il découvrira que même si la collectivité pense et agit d’une certaine manière ancestrale, il se doit d’être différent, non par attitude, mais parce que ses réponses sont les seules valables dans la conduite de sa vie. Il ne peut vraiment pas confier sa vie à un autre bipède sans plumes. Il doit garder la main sur le gouvernail pour diriger sa barque lui-même où il voudra bien.

jeudi 7 août 2025

Les mauvaises herbes

 


Ton titre mon poète n’est pas tellement poétique

Bon encore un préjugé tenace qui ne tient pas la route

Loin de moi qui suis un admirateur inconditionnel de la nature

De porter un tel jugement judéo-chrétien sur mes herbes

 

Non elles ne sont pas mauvaises point du tout

Au contraire je les trouve tellement belles

Évidemment difficile de battre mes hémérocalles

En beauté en splendeur et même en arrogance

 

Mais ces nombreuses herbes que je viens d’épargner

En tondant ma pelouse en ce matin ensoleillé

Témoignent de mon profond respect envers elles

Oui je sais qu’elles se font arracher sans vergogne

 

Même une de ces plantes qui a osé sortir de mon bitume

J’ai hésité très longuement avant de l’enlever

J’en ai encore des remords lancinants

De quel droit me suis-je permis de mettre fin à sa vie

 

Vous qui lisez mes poèmes vous savez très bien

Que j’arracherais volontiers certaines herbes humaines

Qu’on peut avec raison qualifier de mauvaises

Pour ces humains qui ne sont pas des milliardaires

 

Oui à ces mauvaises herbes humaines

J’imposerais de gros tarifs

Je les enverrais dans l’Alcatraz Alligator

Un air frais se répandrait sur notre planète

 

La beauté n’est pas toujours où l’on pense

mardi 22 juillet 2025

Une vache de leçon


Je passais par là

Elles étaient pourtant là

L’une me regardait attentivement

Les autres me tournaient le dos dans l’indifférence

 

Celle qui me regardait

La bouche grande ouverte

Me disait de passer mon chemin

Que j’avais autre chose à faire

 

Je m’arrêtai tout de même

Je voulais savoir ce qu’elle pensait

Je voulais découvrir son monde intérieur

Je voulais développer un animal intérêt

 

Si tu savais mon pauvre blogueur poète

Comme je suis bien ici dans mon champ

Je broute et je rumine et je donne mon lait

Que veux-tu de plus simple mon poète angoissé

 

Mais tu ne crains pas la vache folle

Mais tu ne crains pas la grippe aviaire

Mais tu ne crains pas la maladie du hamburger

Mais tu ne crains pas la pollution atmosphérique

 

Arrête de ronger ton frein mon blogueur poète

Tes problèmes sont plus graves que les miens

Sida drogue hépatite b famine guerre

Regarde-moi ruminer sous mon arbre

 

Je suis en paix avec moi-même

J’ai reçu avec plaisir la semence du taureau

Je te regarde passer épouvanté

Va ton chemin et ne pense plus à  moi

dimanche 20 juillet 2025

Belles de jour

 

Juste te contempler me suffit

Oui t’admirer seulement

C’est déjà le plus beau poème

Mes vers deviennent inutiles

 

Si malgré tout j’écris

C’est pour crier ta beauté

Toi qui ne me demandes rien

Sinon un frisson passager


 Un seul jour vous suffit

Pour me troubler

Pour chérir l’éphémère

Avec un goût d’éternité


Mais l'humain que je suis

Témoin du chaos actuel

Retrouve la sainte paix

Quelques instants auprès de toi

Parfois on cherche au loin

Alors que la beauté est là

Tout près de soi

À peine ouvrir les yeux 


Ta beauté éphémère

M'indique que l'instant suffit

Savourer cet instant de grâce

Me suffit tout simplement présent

Hélas bientôt vous ne serez plus là

Telle une ami qui se meurt

Devant l'inévitable destin

D'une vie si éphémère


Mes yeux se tourneront

Vers d'autres horizons

Sachant que d'autres splendeurs

Ne demandent qu'à être contemplées


Un sentier un détour un lac à travers les branches

Tout peut émerveiller mes yeux

Me faire oublier le chaos actuel

Savourer la sainte paix tout simplement