Il y a de ces jours où j’aimerais me réfugier dans le fond d’une caverne
loin de tous les drames qui déchirent ma planète. Je me sens tellement
impuissant, incapable d’agir sinon de laisser surgir en moi un cri de révolte.
Que faire pour décolérer, pour apporter un peu plus de sérénité dans cet être
meurtri?
J’ai beau chercher la vérité qui illumine mon existence, force est de
constater que je vis dans un monde où la désinformation règne en maîtresse. Un
bruit sourd se fait entendre constamment, le bruit des demi-vérités, des
jugements hâtifs, des opinions non fondées, des murmures discordants des médias
sociaux, etc.
Lors de mes études en philosophe dans une autre vie, j’ai toujours été
fasciné par le fameux mythe de la caverne de Platon. Prisonniers dans une
caverne, le seul contact avec l’extérieur était ces ombres que les hommes
voyaient surgir sur les parois. Pour eux, tout ce qu’il voyait était la vérité.
Ils ne connaissaient pas autre chose.
Dans ce monde d'aujourd’hui, ce que je vois et j’entends tous les jours
est le pâle reflet de la réalité, j’en suis convaincu. La réverbération de
toutes ces voix sur les parois de mon être m’éloigne très certainement de la
réalité. Je me méfie des murmures et des bruits assourdissants qui ne font
qu’amplifier le mensonge dans lequel mon humanité baigne.
Cela revient à dire que je suis laissé à moi-même
dans ma propre quête. Je dois me taire et réfléchir. Chercher moi-même mes
propres réponses au lieu d’être à la merci des propos loufoques d’un autre
bipède sans plumes. Ce n’est pas dans le bourdonnement des tweets et des likes
que je trouverai ma vérité.
Une petite voix s’éleva en moi pour me dire que je
devrais me rappeler qu’il faut faire
de l’exercice, bien manger, boire une petite coupe de vin rouge à l’occasion,
chérir mes êtres chers. Je réalisai alors que le brou ha ha extérieur ne
devrait pas venir ternir mon existence, que le plus important était de ne pas
oublier d'arroser mes plantes et surtout de me
souvenir que j’avais jadis épilogué sur la zénitude.