vendredi 6 janvier 2023

L’art d’être grand-père

 


Grand-père,

Tu es un roc

Un pilier de la famille

Un guide et un protecteur

Un ami et un confident

Grand-père,

Tu es un philosophe

Un conteur d'histoires

Un briseur de routine

Un apporteur de joie et de bonheur

Grand-père,

Tu es un artiste

Un peintre de souvenirs

Un sculpteur de moments précieux

Un musicien de vie et de rire

Grand-père,

Tu es un amoureux

Un amoureux de la vie et de tes petits-enfants

Un amoureux de l'amour et de l'affection

Un amoureux de l'art d'être grand-père

jeudi 5 janvier 2023

Il y a des mots

 

Quand j’écoute ces paroles chantées pas Luce Dufault ou Francine Raymond, je ne peux m’empêcher de penser à la criante vérité de cette chanson qui m’émeut tellement.

Oui, il y a des mots qui blessent, mais il y a des mots qui consolent.

Il suffit de perdre un être cher pour s’en rendre compte. Hier encore, on m’annonçait le départ d’une personne que je connaissais. Parfois, on ne sait quoi dire, mais un seul regard, un silence, une présence nous suffit. Cela amène le philosophe que je suis à réfléchir sur l’importance et la grande utilité salvatrice des mots. Comment consoler un enfant qui pleure, si ce n’est par des mots de tendresse, de consolation.

Une amie qui nous annonce la récidive de son cancer si elle nous le dit c’est qu’elle attend des paroles d’apaisement, de compréhension, de partage de son angoisse. Elle attend des paroles de rédemption. À une époque lointaine où j’étudiais la théologie, je méditai longtemps cette parole énigmatique : Et le Verbe s’est fait chair. Je tentais de comprendre ce que cela voulait dire vraiment dans nos vies.

Plus tard dans la vie, j’ai compris qu’il y a des mots, des paroles qu’on n’oublie jamais. C’est cela qui entre dans notre chair et nous donne de l’espoir en des jours meilleurs. J’ai aussi malheureusement dit des mots qui m’échappent et que j’aurais aimé reprendre, mais jamais je n’ai dit des mots qui déchirent et séparent à jamais.

Je vois cependant autour de moi des personnes qui ne se parlent plus, qui se murent dans le silence. Pourtant seulement les mots pourraient briser ces chaînes qui les font souffrir, mais ils n’osent pas bâtir des ponts. J’ai eu de ces confidences qui m’ont plongé dans une immense tristesse. À quelque part, nous sommes des êtres de lumière et si on veut partager cette lumière, il y a les mots que notre intelligence, cette lumière intérieure se doit de partager sinon c’est la solitude, ce grand mal de vivre des temps modernes.

Dans ces quelques années qu’il nous reste à vivre, nous avons tous et toutes ce pouvoir entre nos mains : celui des mots qui font vibrer, des mots de tendresse, des mots d’amour envers cette humanité parfois et si souvent souffrante.

Je vois des ponts bâtis au bout des hommes
Au bout des chaînes là où y a les mots

 

Un amour éternel

 


Ma chère Andrée

Tu me manques tellement

Depuis que tu es partie

Tout autour semble si froid si vide

 

Je ne peux m’empêcher de pleurer

Quand je pense à toi

À ton sourire radieux

Et à tous les moments que nous avons partagés

 

Mais je sais que tu es en paix

Et que tu veilles sur moi

Et bien que tu sois loin de moi

Je te sens toujours proche

 

Je t’aime pour toujours

Et je te pleurerai éternellement

Mon amour pour toi ne mourra jamais

Tu resteras à jamais dans mon coeur


mardi 20 septembre 2022

Comme une fleur

 


Je l’ai vu fleurir cette fleur

Elle s’est fait belle toute la saison

Par la fenêtre je l’épiais

Savait-elle qu’un jour d’automne

Elle s’éloignerait de ma vue

 

C’est ainsi que je me sens

Quand je pense à ma belle Andrée

Elle a fleuri dans ma vie pendant plusieurs saisons

Quand elle est partie emportée soudainement

Comme les feuilles en automne mon cœur s’est dit

Elle va revenir demain ou plus tard

 

Comme un esseulé je l’attends en vain

Je sais qu’elle est loin et si présente en même temps

Comment oublier celle qu’on a tant aimée

Non elle ne va pas revenir

Oui elle est partie pour toujours

Il me reste les souvenirs

Mais je l’attendrai toujours

Toujours en vain comme le vent

Qu’on sent, mais qu’on ne voit pas

 

mercredi 17 août 2022

Divines contemplations

 


Assis dans ma barque attendant

Qu’une truite vienne mordre à l’hameçon

Je dirige mes yeux émerveillés loin vers le rivage

Je regarde ce busard attaquer sa proie

J’entends le cri du huard qui signifie sa présence

 

Je suis loin de toutes ces agitations factices

De notre pseudo civilisation où le bruit est roi

Je suis seul dans ma barque et je rêve

Le temps m’échappe et j’en suis heureux

Je savoure ce doux instant où ma conscience

Me parle d’éternité et de l’essence des choses

 

Une brise légère me rappelle que tout est éphémère

La vie d’une truite qui avale mon ver et qui trépasse

Un ami qui disparaît sans laisser de traces

Une femme qui pleure l’homme qui l’a quittée

Le travail d’une vie entière qui n’est qu’un souvenir

Une chose m’est certaine et confirmée sur ce lac

Rien ne pourra tuer la conscience que la profondeur

Se trouve là où on ne s’attend pas de la trouver

Assis dans ma barque je souhaite que la truite

Prenne tout son temps pour mordre à l’hameçon.

samedi 16 juillet 2022

L’inoubliable amour

 


(Poème inspiré de la plus belle chanson québécoise d’amour. 

Un pastiche de  La Manic de Georges Dor)

 

Si tu savais comme je m’ennuie

Dans ton jadis coin de pays

Tu me donnerais des signes pourquoi pas

Ici chez moi

Souvent je pense à toi si fort

Je recrée ton corps et ton âme

Je t’imagine et je m’émerveille

Je me prolonge en toi

Comme la rivière Chaudière dans le fleuve

Et la fleur dans l’abeille

 

Que deviennent loin de moi

Ma belle Andrée

Ton beau visage si lumineux

Et ton énigmatique sourire

Te tournes-tu vers la Beauce

Pour voir un peu, pour lire peut-être

Mes poèmes qui pleurent ma peine

Soir et matin je regarde le ciel

Je t’imagine heureuse et sereine

Et cela me console

 

Dis-moi ce qui se passe là-haut

Et tout autour

Là où personne ne donne un signe

Et qu’ici on attend

Dis-moi ce qui se passe dans ton monde

Dans ces espaces sidérales

Car les horreurs d’ici ne t’atteignent pas

Toi que j’ai toujours aimée

Ma toute belle

 

Moi ici je gère le quotidien

À chaque jour

Mais j’ai des imprévus

Comme cette laveuse

Qui a rendu l’âme

Y a ce gazon à tondre

Pour embellir ton jadis espace

Pour passer le temps je joue du piano

Mais je préférerais ta présence

Et j’actionne ma Dyson

Tellement ce son te dit

Que je t’aime

 

Si tu savais comme je m’ennuie

Ici dans ma maison

Tu me donnerais un signe

Que je serai seul

À comprendre

Si t’as pas grand-chose à faire

Pulse-moi cent fois

Les mots « Je t’aime »

Ça fera ma plus belle consolation

Ils résonneront cent fois

Dans ma tête

Et cela me suffira

Pour continuer ici-bas

Ma terrestre route

Malgré que je verrai toujours

Ton visage qui me hante



 

dimanche 10 juillet 2022

Les versions successives de moi-même

 

Sur cette photo, j'avais 26 ans sur une plage brésilienne et je me préparais à entreprendre des études théologiques.

Dans ma lointaine jeunesse

Je vivais la version de moi-même

Concoctée par ma tendre mère

Une version de moi

Qui me faisait un futur prêtre

 

Lors de mes études classiques

Je vivais la version du bon élève

Celui qui était premier de classe

Qui recevait l’adulation de ses profs

Et l’admiration de mes chers parents

 

Dans mes années de réclusion totale

Dans une maison de formation jésuite

Perchée sur une haute montagne

Je vivais une version de moi-même

Qui aspirait à la totale sainteté

 

Lors de mon exil volontaire au Brésil

Où la version jésuitique prédominait

Je voulais sauver les âmes nord-destines

Dans les zones les plus reculées et pauvres

Dans ces régions de sécheresse du Brésil


Quand malgré tout, le vide m’habitait

Et que je réalisais que quelque chose clochait

Dans cette version surréaliste de moi-même

Je consultai une vieille dame allemande psy

Qui remua pierre par pierre le terreau

Sur lequel la fourberie pseudo-catholique

Avait érigé un château aux multiples dédales

 

Un beau jour je vis clairement cette version

Qui n’avait rien à voir avec ma propre légende

Qui avait été créée de bonne foi par des êtres

Qui sans le savoir voulaient façonner mon avenir

Le retour dans ma terre natale avec cette clairvoyance

D’une autre version de moi-même était évidente

 

C’est ainsi que je rencontrai l’amour de ma vie

Que j’ai fondé une famille avec enfants

Que maintenant j’ai trois petits-enfants adorables

Que l’amour et le travail étaient présents

Mais hélas le destin a voulu que ma belle Andrée

Celle que j’ai tant aimée soit partie un jour de mars

Dans un autre univers d’où on ne revient pas

 

C’est alors qu’au moment où j’écris ce poème

Une autre version de moi-même est en train de surgir

Une autre version de moi-même est en construction

Un vide que j’ai à remplir de l’intérieur

Une construction de qui je suis vraiment

Un chemin qui me conduit à vivre

Ma vie tout simplement sachant bien

Que le vide ne sera jamais totalement comblé