Jadis
à quatre pattes comme une bête
Dans
ma platebande au ras du sol
J’arrachais
les supposées mauvaises herbes
Que
mes frères herbivores aimeraient
Tant
savourer et tant déguster
Dans
cette position à dimension animale
Mon
esprit vagabonde et se questionne
Il
me chuchote de critiques secrets
Ah
si tu pouvais arracher ainsi
Ce
qui ne va pas dans le vaste monde
Il
vient me chercher le toubib
Il
connaît mon point faible
A-t-il
parcouru les sentiers
De
Compostelle avec moi
En
quête d’un sens à tout
C’est
évident que je passerais
Mes
jours et mes nuits à éradiquer
Le
mal, la bêtise humaine, l’inconscience
Mais
je préfère arracher mes supposées mauvaises herbes
Et
mettre en valeur toutes ces autres belles fleurs
Mais
je vois aujourd’hui les choses autrement
Les
abeilles, les papillons, les taons me disent
Dans
leur langage évidemment
Laisse-nous
ce que tu veux arracher
Ta
cour n’est pas un terrain de golf
Laisse-nous
butiner sur tes pissenlits
Je
vous ai entendus
Il
en sera ainsi
Ma
cour vous appartient aussi