mardi 24 mai 2022

Le diaporama d’une vie

 


Si on faisait défiler une vie

On y verrait des images

De joies, de tristesse

De sourires, de pleurs

 

Joie insouciante de l’enfance

Tristesse des espoirs déçus

Sourire des premiers succès

Pleurs des premières pertes

 

La vie c’est un peu comme les saisons

Il y a ce printemps avec son renouveau

L’été qui embellit et illumine

L’automne qui fait disparaître un peu tout

L’hiver qui plonge dans le sommeil

 

Il y a de ces choses éphémères

Il y a ces souvenirs durables

Il y a ces chagrins éternels

Il y a ces espoirs heureusement



samedi 30 avril 2022

Une poignée de porte rebelle

 


Jamais je n’aurais pensé de toute ma vie

Qu’une simple poignée de porte

Serait pour moi une menace à ma survie

Tellement cette réparation comporte

Une adresse simpliste pour les humbles

Bipèdes qui peuplent cette planète

 

Cette porte que je n’arrivais plus à ouvrir

Fermée à tout jamais aux tentatives

Herculéennes d’amener dans ma face

Cette ouverture vers des horizons nouveaux

Où mon être plongé dans un chagrin

Explicable mais tout à fait inévitable

Comme le typhon qui détruit tout

Sur son passage sans épargner personne

 

Et cette clé inutile incapable d’ouvrir

Cette simple et vulgaire et insipide porte

À laquelle je ne demandais même pas

De m’ouvrir sur des horizons inconnus

Même pas de me laisser entrevoir

Par une toute petite fente

Ce que seraient ces espaces sidéraux

Qu’on a à peine imaginé nous terriens

 

Cette porte s’ouvrira-t-elle un jour

Qui aura la clé pour l’ouvrir

Et derrière cette porte que va-t-on

Rencontrer qui fera notre malheur ou notre bonheur

Qui sait ce que cet univers devant nous nous réserve

Qui peut palabrer sur ces énigmes inconnues

Alors je cherche et je cherche encore et encore




lundi 25 avril 2022

L’inutilité de ce qu’on croit important

 


Il s’agit de perdre un être cher

Et se réveiller le lendemain

Avec un constat évident

Sur l’éphémère importance

De ce qu’on croit utile

 

Que reste-t ’il de nous après la faucheuse

À quoi sert de s’attacher à ces choses

Que la société nous vante comme indispensables

De la foutaise tout simplement

 

Trop de bipèdes humains sont esclaves

De ce que cette société de consommation

Propose encore et encore jusqu’à nous rendre

Malades et avec une envie de vomir

 

Je regarde ce qui appartenait à l’être aimé

Bientôt il sera inutile de s’y attacher

L’important n’est pas dans ces choses éphémères

Il est invisible et rien ne pourra l’effacer

 

Encore une fois il faut aller au plus profond

De soi-même au-delà des apparences pour trouver

L’essentiel qui a du sens et oublier enfin

De donner de l’importance à de l’inutilité





samedi 23 avril 2022

À travers mes yeux

 


Je verrai vieillir tes petits-enfants

J’entendrai pour toi leurs rires

Je les consolerai de leurs premiers chagrins

J’admirerai leurs diverses prouesses

 

Ta joie et ton rire résonneront toujours

Lors de ces fêtes et de ces rencontres

Tu seras toujours présente avec nous

Pour célébrer et se remémorer

 

Je regarde cette photo ci-haut

Où assise près de moi tu souriais

Jamais je n’aurais imaginé

Que trois mois plus tard

Le cruel destin t’aurait frappée

 

Je verrai pour toi fleurir le lilas

J’entendrai pour toi le chant des mésanges

Je contemplerai pour toi les étoiles

J’imaginerai que l’une d’elle

C’est toi oui toi



mercredi 13 avril 2022

Seul dans le même décor

 


À la mémoire de ma belle Andrée partie trop tôt

 

Tu es partie sans que je puisse

Te dire au revoir et combien je t’aime

Maintenant seul je te cherche partout

Dans ce décor qui était le tien

 

On aura beau me faire accroire

Que ton étoile brille à quelque part

C’est dans notre même décor

Que j’aimerais sentir ta présence

 

Je sais que tu ne me veux pas triste

Tu veux que je me rappelle

Les bons moments passés

Tout ce qu’on a bâti ensemble

 

Mon chagrin demeure entier

J’entends le bruit de tes pas

Dans tous les racoins de la maison

Ah si je pouvais faire de ces souvenirs

Autres choses qu’une irréalité intemporelle

 

Tu es partie et on ne se retrouvera plus

Dans la même pièce ni dans le même décor

Les souvenirs ne peuvent remplacer

Une présence réelle 

 




mardi 5 avril 2022

À l’ombre de ma belle André

 



Maintenant qu’Andrée est partie

Dans son monde que je ne connais pas

Moi j’ose imaginer qu’elle jette sur moi

Son ombre protectrice à chaque instant

 

Par la force du destin je suis devenu

Tronc et racines de cet arbre

Andrée est partie dans les feuillages

D’où elle jette sur moi son ombre protectrice

 

Ainsi j’ose imaginer la suite des choses

Une façon de la garder présente dans ma vie

Sachant que mon chagrin va perdurer éternellement

Que sa présence va me manquer cruellement

 

De mon tronc, je sens une légère brise

Bercer son feuillage où les oiseaux se plaisent

À lui raconter ce qu’ils ont épié ici-bas

Et tout le chagrin de cet amoureux esseulé



jeudi 10 mars 2022

À ma belle Andrée



Les chemins inconnus

Toi ma belle Andrée, l’élue de mon coeur

En ces jours où tu plonges dans un sommeil profond

Que vas-tu trouver dans ces univers mystérieux

Où ton être vagabonde dans le noir silence des vivants


Plus je te regarde en ces jours de grande tristesse

Plus je trouve ingrate la vie qui m’éloigne de toi

Que j’aimerais au moins voir tes yeux s’ouvrir

Ces yeux qui semblent ne plus vouloir voir


Ce monde incertain où un fou lointain

Nous a plongés dans sa folie meurtrière

Toi la femme qui a donné la vie

Qui a su exprimer son amour


Non pas tant dans les paroles

Mais dans les petits gestes du quotidien

Qui a su aimer sans commune mesure

Ses petits êtres lévisiens tant adorés


Depuis plusieurs heures

Depuis plusieurs jours

Tu es là sous tes draps blancs

Dans l’attente d’un inaccessible miracle


Et nous l’attendons ce miracle

N’est-il pour nous qu’un mirage

Une bouée qui calme notre angoisse

Ne reste que l’amour et le courage

Pour surmonter toute la douleur

Que nous égrenons goutte à goutte


Eh oui la vie la mort la route mystérieuse

Des destins qui se croisent

Et qui se perdent dans l’au-delà

Des univers insondables et inconsolables


Et si cette route nous conduisait

Au moins quelque part vers

Je ne sais quoi vers cette autre

Dimension qui donne un sens

Même si on n’y connaît rien

À moins de s’inventer des mondes

Imaginaires pour mieux supporter

Le fait d’être tout simplement

Et de disparaître en laissant

Quelques traces dans la vie

Des êtres qui auront été

Sur notre chemin






mardi 15 février 2022

Denis, mon frère

 


Toi parti pour un monde inconnu

Un au-delà mystérieux irréel intemporel

En ce jour où l’amour est célébré

Ce Saint-Valentin du quatorze février

 

Un frère généreux et d’une grande bonté

Toujours prêt à faire rayonner la joie et l’amour

Revenant des USA les bras remplis de cadeaux

Qui faisaient la joie de ses jeunes frères et sœurs

 

La cruelle maladie t’aura vaincu terrassé

Toi le travailleur vaillant et acharné

Où la forêt n’avait plus de secret

Où la sueur ne ralentissait pas ton ardeur

 

Aujourd’hui rien n’empêche mes larmes de couler

Incapable de te rendre un dernier hommage en personne

Seul ces quelques vers jetés en direction de ton lointain repos

Consoleront bien peu le frère dans toute sa détresse

 

Resteront les souvenirs hélas évanescents

Resteront des images furtives

Resteront finalement une lueur

Que les ténèbres ne pourront assombrir

 


samedi 8 janvier 2022

Cet énigmatique verset 22

 


Qui donc le fera revenir pour qu’il voie ce qui sera après lui ? Au milieu de la nuit sans étoiles dans le ciel défila dans ma tête ce verset 22 de l’Ecclésiaste. Après tous ces palabres qu’on entend sur les catastrophes présentes et à venir à cause de l’incurie humaine, je me plongeai dans une ténébreuse réflexion sur ce verset. Si la bête humaine avide de croissance, avide de biens matériels, avide de rendements boursiers pouvait revenir dans un siècle pour constater comment il a laissé sa planète, sa demeure terrestre se détériorer à ce point, comment pourrait-elle permettre à l’humble mortel que je suis de se rendormir après un tel constat nocturne.

Bon, je vous entends me dire de rêver autrement, de mettre en pratique le contenu de mon dernier écrit où il était question de se redéfinir, de reprogrammer les dernières années de ma terrestre vie. Et vous avez raison. Comment puis-je dans la solitude de ma chaumière changer la trajectoire du devenir humain, d’humaniser ces êtres sombres et sans âmes qui sèment le chaos sur notre pauvre, petite et belle planète bleue.


Il y a cependant une lueur d’espoir. Vous qui me lisez en ce moment vous êtes et je suis dans cette merveilleuse odyssée qu’on appelle la vieillesse. Et si je changeais mon regard sur cette période exaltante de ma vie et de la vôtre. Ne sommes-nous pas l’avant-garde éclairée de la société. Nous avons connu le vieux monde plein de restrictions. Nous avons vu et été témoin de la bêtise humaine qui perdure encore aujourd’hui. Par exemple, ces milliards investis dans la machine de guerre au lieu de s’attaquer à la pauvreté, à la sécheresse, etc.

C’est vrai que notre corps ne répond plus comme avant, mais l’essentiel est que la tête reste efficace. Ouais, vous allez me dire qu’il y a des gens qu’on connaît qui ne sont que dans leur corps et non dans leur tête. Vous avez raison, mais la majorité peut encore créer, inventer, sortir des choses convenues et des idées toutes faites. Nous avons le droit de revendiquer notre place dans cette société qui déifie la jeunesse. Comment peut-on rester jeune éternellement?

Bref, si je sors de cette nuit indemne, j’aurai le sentiment de ne plus avoir d’âge, de n’avoir à rendre compte qu’à moi-même de défier le cycle de la vie. Cependant je n’ai pas cette illusion que je serai là dans cent ans pour voir dans quel état les bipèdes humains auront laissé la planète, la seule qu’on croit habitable pour le moment.



 

mercredi 27 octobre 2021

Rêver à l’impossible

 


Au milieu de la nuit où le sommeil tardait à venir endormir l’être parfois torturé que je suis, une question existentielle est venue trottiner dans ma tête. Est-ce possible d’avoir encore des rêves à un âge avancé? Nous avons derrière nous l’enfance, l’adolescence et dans le monde adulte une carrière et finalement la retraite. On se retire de quoi au juste?

En prenant mon café ce matin, cette question me trottait encore dans la tête. Se retirer? Retraiter? Ces verbes me donnent froid au dos et me plongent dans un questionnement inquiétant. Est-ce que le rêve est encore possible? Est-ce que l’impossible peut devenir possible? Est-il possible de vivre le meilleur de notre vie encore aujourd’hui?

Voilà un questionnement qui ébranle mon monde intérieur, moi qui pensais faire une toute petite marche simple dans la nature georgienne. Ne me dites pas que je vais être obligé de faire une réelle transformation de mon monde intérieur pour entrevoir une réalité autre qui tuerait l’impossibilité de rêver.

En fait la question est de savoir si on peut encore se réinventer à ce moment-ci de notre vie, de notre âge assez avancé. Oublions la possibilité de changer d’apparence quoique dernièrement j’ai changé ma coupe de cheveux ce qui a fait parler. Non, il n’est pas question de partir à l’autre bout du monde surtout en cette époque troublée. Tout laisser tomber? Je me demande bien ce que je laisserais tomber. Il y a bien des morceaux de mon corps qui tombe sans me le demander.

Confucius est venu me rappeler qu’on a deux vies et que la deuxième commence le jour où on réalise qu’on en a juste une. Cela m’apprend que cette vie unique qui m’appartient me permet encore de me réinventer, de prendre le temps de vivre, de se recréer intérieurement, de s’émerveiller et d’aimer les êtres qui sont dans notre vie. Bref, pour conclure ce texte un peu simpliste, je l’avoue, on a toutes les ressources en nous pour nous réinventer et faire possibles nos rêves.